Alors que la communauté internationale se contente de condamner, le gouvernement sioniste, dirigé par Benyamin Netanyahou, poursuit à marche forcée sa politique d’expansion coloniale en Cisjordanie occupée. L’annonce de nouvelles colonies juives dans cette région constitue non seulement une violation flagrante du droit international, mais aussi un coup dur porté aux espoirs de paix. Face à cette fuite en avant, il est plus que jamais urgent de réagir. Il faut stopper la folie de Netanyahou avant qu’elle ne condamne définitivement la possibilité d’une coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens.
Les nouvelles colonies ne sont pas de simples projets immobiliers. Elles sont des instruments d’annexion de facto, des actes de dépossession qui étouffent un peu plus les espoirs du peuple palestinien d’avoir un jour son propre État viable et souverain. Chaque maison construite, chaque route réservée aux colons, chaque checkpoint ajouté est une brique de plus dans le mur de l’apartheid territorial. Cette politique ne relève pas d’un hasard ni d’un besoin sécuritaire. Elle répond à une logique claire : rendre irréversible le contrôle sioniste sur la Cisjordanie, fragmenter le territoire palestinien et ainsi rendre impossible toute solution basée sur deux États.
En effet, la colonisation en Cisjordanie a commencé avec l’occupation sioniste en 1967, lorsque les systèmes juridiques ont été modifiés par l’adoption d’une combinaison d’ordres militaires illégaux qui ont légitimé la confiscation et la saisie de terres publiques et privées palestiniennes dans le but de construire des colonies, de fournir des services et d’autres objectifs de colonisation.
D’ailleurs, tous les gouvernements sionistes successifs ont adopté une politique de construction et d’expansion des colonies en Cisjordanie, et ont fourni des incitations et des facilités pour encourager l’immigration israélienne dans cette région. Alors que la Cisjordanie était totalement exempte de colonies en 1967, au début de 2025, on y comptait environ 176 colonies et 186 avant-postes, habités par 726 427 colons.
Netanyahou ne s’en cache d’ailleurs pas. Il revendique l’héritage idéologique de la droite expansionniste et affirme, avec ses alliés d’extrême droite, que la Judée-Samarie, nom biblique de la Cisjordanie, fait partie intégrante de l’entité sioniste. C’est un discours dangereux, qui nie le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes et qui alimente une dynamique explosive de violence et de répression. Il ne s’agit plus seulement de torpiller les négociations de paix, inexistantes depuis des années, mais bien d’enterrer définitivement toute perspective d’État palestinien.
Face à cette escalade, la communauté internationale reste dramatiquement passive. Les déclarations d’indignation et les résolutions sans effet se succèdent, tandis que sur le terrain les bulldozers avancent. L’Union européenne se contente d’exprimer sa « préoccupation », les États-Unis adoptent une posture ambiguë, oscillant entre soutien inconditionnel à Israël et critique molle des excès de son gouvernement. Ce double discours est non seulement inefficace, mais complice. À quoi sert-il de condamner les colonies si l’on continue à commercer avec elles ? À quoi bon parler de paix si l’on ne sanctionne pas ceux qui sabotent systématiquement les bases mêmes de cette paix ?
Il est temps de passer à l’action. L’expansion coloniale doit être considérée comme une ligne rouge. Cela implique des mesures concrètes : gel des accords commerciaux avec les colonies, suspension de la coopération militaire avec l’entité sioniste tant que le droit international est bafoué, reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine par les nations qui ne l’ont pas encore fait. Il ne s’agit pas d’être antisémiste, mais de faire respecter le droit, et surtout de défendre les principes universels de justice et de dignité humaine.
Car au cœur de ce conflit, il y a une vérité que la propagande tente d’effacer : les Palestiniens ne sont pas des intrus sur leur propre terre. Ils ont droit à la liberté, à la sécurité, à la souveraineté. Ils ont droit à un État. La seule solution réaliste, humaine et durable reste celle des deux États vivant côte à côte, dans des frontières sûres et reconnues, avec Al Qods comme capitale palestinienne. Toutes les alternatives, de l’État unique à la gestion éternelle du conflit, mènent au chaos, à l’occupation permanente et à une violence sans fin.
Benyamin Netanyahou peut croire que sa stratégie d’occupation et de force lui garantira la sécurité de l’entité sioniste. En réalité, elle ne fait qu’exacerber les tensions, nourrir l’extrémisme dans la région du Moyen-Orient et priver ses habitants d’un avenir pacifique. La colonisation est une impasse, une erreur morale, politique et stratégique.
C’est pourquoi la communauté internationale doit cesser de détourner les yeux. Il est temps de faire pression, de conditionner l’aide à l’entité sioniste au respect du droit, d’exiger un arrêt immédiat de la colonisation. L’histoire jugera sévèrement ceux qui, par leur inaction, auront laissé la paix mourir sous les gravats d’une colonie de trop.
J.H.