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GAZA : Poursuite de la déroute et de la désaffection...

Par Amna Atallah SOULA

Un champ de ruines qu’est devenu la bande côtière de Gaza. Une bande de terre des plus densément peuplée de notre planète : près de deux millions quatre cent mille habitants assiégés sur une région de 365km2.

Refoulée du Nord, par bien plus de 12000 bombes impétueusement et impunément larguées sur leurs têtes, par l’armée de l’occupant israélien, (rien que durant les deux premiers mois d’attaques) cette population terrifiée et traumatisée n’a eu que le choix de s’entasser à Rafah au Sud.

La lutte pour destinée

Ces Palestiniens Gazaouis témoignent d’une vaillante et exemplaire résistance. Plus étonnant encore, il se soumettent avec un courage admirable à un destin de résistance et de lutte.

Les horreurs insoutenables, l’abime du déchirement causé par leur arrachement de leurs foyers et du peu de biens, le calvaire de leur vie dans l’errance n’ont pas pu entamer une certaine détermination chez ces gens-là ! 

Car ce douloureux déplacement vers cette enclave qu’est Rafah, n’a fait que raviver les souvenirs (vécus ou connus) des expulsions de 1948, ceux de la « NAKBA » ! L’histoire refait surface, elle parait même, pour eux, se perpétuer. Oui, tout à fait, cette histoire se répète, s’éternise !

Ce fût un temps où...

Voyons la position de la France et ce que disait De Gaule, dans le temps : « Israël s’est emparé en 6jours de combats des objectifs qu’il voulait atteindre. Maintenant il organise sur les territoires qu’il a pris, l’occupation… répression, oppressions expulsion (...) il est bien évident que le conflit est suspendu et qu’il ne peut pas avoir de solution sauf par la voie internationale. Mais un règlement, dans cette voie, à moins que les Nations-Unies ne déchirent elle mêmes leur propre charte : un règlement doit avoir pour base l’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance et la reconnaissance de chacun des Etats en cause par tous les autres ». Ce temps et ce ton sont bel et bien révolus malheureusement. L’ancien Président américain Obama a révélé en privé, que la moindre discorde avec Israël, « se payait d’un prix politique, dans son pays, sans équivalent ».

Après avoir contraint les populations à s’entasser à Rafah (dernier refuge), où soi-disant, existerait une plus grande sécurité, le gouvernement israélien revient sur ses dires. Et, Netanyahu usant de menaces à nouveau, lance  des actions puissantes à Rafah ; il oblige simultanément les civils d’évacuer cette zone de combat.

Le leadership sud-africain métamorphoserait l’Afrique ?

Une réelle tourmente est ressentie face aux colères qui grondent dans beaucoup de pays.

De Pretoria vient la plus forte réaction aux malheurs du peuple palestinien, et ce, pour la seconde fois. Une demande, à la cour internationale de justice de l’ONU d’examiner ce qu’intrigue Israël dans son projet d’étendre l’offensive militaire dans Rafah. Cette Afrique du Sud, traditionnellement proche des Palestiniens, a osé accuser Israël de génocide à Gaza. Elle s’est appuyée sur plusieurs déclarations israéliennes dont celle du président socialiste Isaac Herzog « c’est une nation entière là-bas qui est responsable » et celle non moins annonciatrice d’intentions criminelles, du ministre de l’armée de l’occupant « Gaza ne reviendra jamais ce qu’il a été. Nous éliminerons tout ». C’est pour cela même, que l’Afrique-du Sud avait, la première fois, saisi la plus haute juridiction de l’organisation mondiale. Les chancelleries africaines n’ayant que peu ou pas du tout, manifesté de positions en commun de par les disparités des points de vu. Ils commencent à saisir l’ampleur du désastre et se rallient aux appels de l’ONU. Sans pour autant oublier les courageuses et influentes décisions sud- africaines.  

 Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, juge de « cauchemar humanitaire ». Monté à maintes reprises au créneau, il s’est attiré les foudres d’Israël qui a appelé à sa démission. Nullement affecté, ni même intimidé, Guterres a poursuivi comme à l’accoutumé, son analyse de la situation à Gaza qu’il qualifie de « cimetière pour enfants » et ses réprimandes à Israël.

Pour Guterres, il est temps de finir avec les 56ans d’occupation « étouffantes » et parvenir à la reconnaissance de deux Etats.

Partis pris des médias et éveil de l’Europe 

 Les médias occidentaux étaient atteints d’une quasi surdité au bruits des bombes et aux cris de détresse des populations palestiniennes. N’est-ce pas scandaleuse est l’indifférence observée par nos consœurs et confrères des médias occidentaux face aux ciblages délibérés et assassinats des journalistes qui assuraient les couvertures à Gaza. De manière générale, ils avaient présenté outrageusement I’occupant israélien en allié. Celui qui partage valeurs et vision du monde avec eux, et, est placé au pinacle de l’humanité. Ces médias omettent volontairement de reconnaitre qu’il a tué trente fois plus de personnes, jusqu’au jour d’aujourd’hui, que n’en a fait Hamas le 7octobre (1139morts).

 Ces médias daignent, enfin maintenant, se tourner un tant soit peu, vers ce qui se produit comme exactions cruelles dans Gaza la martyre et à Rafah.

 Est-ce en réponse aux voix européennes qui s’élèvent pour vitupérer contre ces horreurs ? : le président français a dernièrement, haussé le ton au cours de l’entretien avec Netanyahou « ce désastre humanitaire injustifiable d’une nouvelle magnitude…constitue des violations du droit international… », la France condamnait « la politique de colonisation israélienne », et a rappelé l’urgence de la création de deux Etats. Le haut représentant de l’UE, Josep Borel s’indigne quant à lui, et s’interroge à partir de combien de victimes ce serait « trop ?  Netanyahu n’écoute personne… où ils vont les évacuer ces gens ? sur la lune ? ». L’Egypte, en réponse à cette question, a fait savoir haut et fort, qu’elle n’ouvrira pas sa porte. Dès lors, où ces 2millions et quatre cent milles individus vont-ils pouvoir aller ? L’occupant israélien fait insidieusement allusion au corridor dit de Philadelphie : une bande de terre en pleine mer de 100metres de large et 14km de long, se situant entre Gaza et l’Egypte. Une zone, jusqu’à nouvel ordre, sous contrôle égyptien et que Netanyahu veut soumettre à son autorité : « entre nos mains ».

Imaginez l’éventualité au vu de son étroitesse : 100mètre de largeur, que pourrait devenir cette zone, en cas de très fortes tempêtes et déferlement intenses de vagues en rouleaux ?  

Washington et la déroute

Le Président Biden, sans aucune ambiguïté, prend fait et cause pour le soutien à Israël. 290milles juifs américains en plus des évangéliques, qu’il est hors de question d’ignorer, et qui attendent, eux, le salut de « l’Apocalypse » ou « l’avènement du Messie », ne le soutiennent rien que pour cela.

Lorsque le commentateur progressiste de la CNN Anthony Jones, a osé modérer son discours à propos des Palestiniens, il a récolté en retour, de bien vives contestations. Le groupe « la voix juive pour la paix », certes, moins important, fait fi de tout ça ! ces militants très agissants, avaient, au coté d’Américains d’origines palestinienne et arabe, manifesté d’innombrable fois pour appeler à un cessez le feu et dénoncer à chaque fois, les livraisons d’armes à Israël. Comme ils ont sommé Biden d’infléchir les décisions meurtrières du pouvoir en place en Israël, rien que cela ! Il est opportun de signaler que, selon des observateurs sur place à Washington, ces derniers, n’ « étaient pas moins de meilleurs représentants de la population américaine ». Ils représentent 66% des électeurs américains ; surtout parmi les moins de 24ans. D’ailleurs, leurs manifestations se poursuivront de manière drastique. La voix, au sénat américain, de M. Bernie Sanders, s’est élevée, elle aussi, contre cette « guerre presque totale contre le peuple palestinien, moralement inacceptable et en violation des lois internationales »

Silence assourdissant

L’Egypte a clairement signifié qu’elle refusait d’accueillir des réfugiés exilés de la bande de Gaza. Comme elle réfute les déclarations de Netanyahu sur le corridor dit Philadelphie et s’interdit l’intention de laisser l’armée de l’occupant israélien occuper ce corridor.

Pour les populations arabes, les pays occidentaux sont de manière catégorique du côté d’Israël. Et ce, au mépris du droit international du fait que les dirigeants aux E-U et la Grande Bretagne s’étaient levées comme une seule et même personne pour apporter leur soutien à un occupant qui dénie aux Palestiniens leur juste cause. Ces pays invoquent le droit international, alors même que c’est ce droit que les arabes réclament.

Le Président Mahmoud Abbes a opté quant à lui, pour la politique de l’autruche : se taire et se terrer en silence est la solution.

 Entre temps l’horreur se poursuit au détriment du droit international qu’Israël met à l’épreuve et considère avec dédain. A bon entendeur salut !

A.A.S

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