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Crédits bancaires : Est-il possible d’assouplir les procédures?

La députée Fatma Mseddi ne veut plus de garanties excessives …

 

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Accéder aux prêts bancaires en Tunisie est tellement une tâche compliquée et difficile qu’une initiative législative sera présentée à la Commission de la législation générale afin de rendre plus facile l’octroi d’un prêt…


Les procédures et les règles portant sur l’octroi de prêts bancaires sont dans le collimateur de la députée Fatma Mseddi, qui, par le biais d’une initiative législative, veut rendre plus facile l’obtention d’un prêt et surtout rendre plus équitables les rapports Clients-Banques, notamment au niveau des garanties exigées par les établissements bancaires dont la valeur est plus élevée que la valeur de l’emprunt demandé, «Nous nous sommes retrouvés confrontés à un vide législatif, et c’est la coutume qui régit les garanties bancaires», a-t-elle indiqué dans une intervention sur radio Express fm et relayée par Business news. Et d’ajouter : «Cette initiative permet d’obtenir un prêt d’un montant égal à celui de la garantie présentée». Interrogé à ce sujet, l’expert en économie et en finances, Mohamed Salah Jennadi, nous a précisé: «Il ne faut pas confondre les prêts particuliers accordés généralement aux salariés et prêts dits d’investissement. De fait, il est important de noter que cette initiative législative concerne ces prêts destinés à l’investissement. D’ailleurs, la députée Fatma Mseddi a bien précisé que l’initiative prévoit, en cas de politique étatique de stimulation de l’investissement dans un secteur précis, que les banques doivent accorder des prêts avec des garanties inférieures à la valeur du prêt. Selon toujours Mseddi, il est important de favoriser l’octroi de prêts d’une valeur supérieure à celle des garanties, dans les zones où les investissements et le développement sont faibles. Alors, à mon avis, cette initiative si elle est adoptée, elle va résoudre le problème du financement des projets en Tunisie dont les schémas souffrent de plusieurs anomalies et d’injustice». Que faut-il, de fait, faire pour assouplir les procédures en matière d’octroi de crédits?

Justice et transparence…
Alors que l’obtention d’un crédit dans les pays occidentaux est devenue une opération bancaire banale, la Tunisie tarde encore à assouplir les démarches donnant aux banques le droit de fixer les règles, ce qui a engendré plusieurs abus et de l’injustice entre clients. Selon notre expert du jour, en l’occurrence l’économiste Mohamed Salah Jennadi: «Même si nous sommes encore loin de la réglementation en vigueur dans les pays occidentaux en matière d’octroi de crédits, il faut tout de même reconnaitre que, depuis 2024, nous assistons à un changement qui est de nature à assouplir les démarches et les règles. Le dernier rapport de la Banque centrale de Tunisie (BCT) indique que les banques tunisiennes ont réalisé des bénéfices nets de 1.500 millions de dinars en 2023, contre 1 200 millions en 2022, soit une hausse de 300 millions de dinars, ce qui témoigne de la résilience du secteur bancaire malgré des conditions économiques difficiles. Un nouveau décret gouvernemental stipule, en effet, que 8% de ces bénéfices, soit environ 120 millions de dinars, doivent être affectés au financement de crédits sans intérêts ni garantie, destinés à aider les particuliers et les entreprises en difficulté. Cette mesure va apporter un soutien important aux petites entreprises et aux ménages en difficulté, tout en contribuant à la relance économique du pays. Toutefois, la mise en place du texte d’application sera cruciale pour garantir une répartition juste et efficace de ces crédits d’où l’importance de cette initiative présentée par la députée Fatma Mseddi. Environ 120 millions de dinars sont, alors, alloués au financement de crédits sans intérêt ni garantie. Ces prêts, dits “sur l’honneur”, visent à soutenir les particuliers et les entreprises dans le besoin. L’on déduit ainsi que les autorités tunisiennes doivent instaurer un modèle financier plus inclusif, en mobilisant une part des profits des banques pour répondre aux besoins sociaux et économiques».

M.B.S.M.

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