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L’Association Tunisienne des Réalisateurs de Films (ARFT) : Pour une réforme immédiate, profonde et structurante du secteur du cinéma et de l’audiovisuel en Tunisie

L’Association Tunisienne des Réalisateurs de Films (ARFT) alerte l’opinion publique et les autorités concernées sur la gravité de la situation que traverse actuellement le secteur du cinéma et de l’audiovisuel en Tunisie.

L’ARFT exprime son soutien sans réserve à toute mesure susceptible de redonner souffle et cohérence à une industrie sinistrée, à condition que ces mesures soient concrètes, structurantes, dotées de moyens réels, et construites avec les professionnels du secteur.

À ce titre, les articles 61 et 103 du projet de loi de finances pour l’année 2026 représentent une opportunité substantielle que nous soutenons, et que nous ne pouvons pas laisser traîner au gré des approches technocratiques ou improvisées.

Nous appelons avec insistance les parties concernées (CNCI, Ministère des Affaires Culturelles, Ministère des Finances, Présidence du Gouvernement, organisations professionnelles et cinéastes) à soutenir cette initiative parlementaire et à engager, dans le court terme, un travail en profondeur pour sortir de l'attentisme.

Nous rappelons que les réformes partielles ou superficielles ne feront que prolonger l'agonie du secteur.

Le temps n’est plus aux concertations vagues ni aux diagnostics répétés : il faut agir maintenant. L’ARFT exige :

• L’adoption urgente d’une vision stratégique pour le secteur, articulée autour de la création, de la production, de la diffusion et de la formation.

• L’engagement d’une réforme structurelle complète, et non morcelée, des mécanismes de gouvernance, de financement et de soutien à l’industrie.

• La mise en œuvre immédiate d’un plan d’action impliquant les professionnels du terrain dans toutes les étapes de réflexion, d’exécution et d’évaluation.

• La fin du pilotage administratif opaque et centralisé, qui a démontré ses limites et qui a participé pour une grande part à la marginalisation croissante des créateurs.

L’ARFT rappelle au ministère de tutelle que l’inertie institutionnelle actuelle ne peut plus être tolérée, alors que des dizaines de créateurs, producteurs et techniciens voient leurs projets abandonnés, leurs droits bafoués et leur avenir sacrifié.

Nous demandons par ailleurs la tenue sans délai des Assises nationales du cinéma et de l’audiovisuel, sur la base d’un mandat clair, avec des garanties de résultats, et un calendrier précis. Ces Assises doivent être l’occasion :

• D’établir un état des lieux réel, loin des chiffres décoratifs.

• De dresser un inventaire complet des défaillances des politiques précédentes.

• Et de bâtir, avec audace et rigueur, les fondements d’un nouveau modèle de développement pour le cinéma et l’audiovisuel tunisiens.

L’ARFT se tient prête à assumer pleinement son rôle dans ce processus de restructuration du secteur, et refuse d’être le témoin passif d’une lente désintégration culturelle.

Il est temps que les cinéastes recouvrent leur dignité, leur autonomie et les moyens (financiers, législatifs, administratifs) qui leur permettront d’assurer une libre expression cinématographique et audiovisuelle nationale.

Nous invitons tous les professionnels du secteur à se mobiliser pour faire entendre leur voix, et à faire bloc autour d’un projet commun : Reconstruire un écosystème cinématographique libre, viable et ambitieux, à la hauteur de notre histoire et de nos talents.

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