Les films tunisiens continuent leur marche dans les festivals internationaux. « Aicha » de Mehdi M. Barsaoui et « Promised Sky » (Promis le ciel) d’Erige Sehiri seront au programme du « Film Africa 2025 » à Londres, annoncé du 14 au 23 novembre.
Organisé par la Royal African Society, ce festival s’impose comme le plus grand festival britannique orienté vers le cinéma africain. Grande plateforme européenne dédiée à la diffusion de films africains, le festival se veut une vitrine mettant en lumière les talents émergents et confirmés du continent.
Avec au programme, cinquante films africains abordant différents sujets, des hommages et évènements spéciaux, le festival dans sa version 2025 créera certes l’évènement.
La Tunisie y est avec deux films dans la section « Récits de femmes ».
Le premier est « Aïcha », long-métrage de fiction qui suit Aya, jeune employée dans un hôtel à Tozeur et une survivante d’un accident de minibus dans le sud de la Tunisie qui décide de prendre son destin entre ses mains et de fuir loin en quête de liberté. Alors, elle laisse tout derrière son dos et prend la destination du nord pour s’installer à la capitale. Mais, les choses ne tournent pas comme Aya avec sa nouvelle identité a prévu. En dénonçant une bavure policière, elle s’est retrouvée prise en étau entre la police et la famille de la victime de la bavure policière. Evoquant les inégalités entre le Nord et le Sud de la Tunisie, la corruption, le travail des enfants, la pesanteur des traditions…, ce film multi- primé est le deuxième long-métrage de fiction de Medhi Barsaoui.
Le 2ème film tunisien sur le catalogue de ce festival et au programme de cette section qui met l’accent sur les récits féminins est « Promised Sky » (Promis le ciel, 92’) de Erige Sehiri. Présenté en première mondiale lors du 78ème Festival de Cannes, dans la section « Un certain regard », le film raconte « l’histoire de Marie, une pasteure ivoirienne installée à Tunis, qui offre refuge à deux réfugiées chez elle. Leur existence tranquille est soudainement perturbée lorsqu’un naufragé, un jeune homme victime d'un naufrage en mer, frappe à leur porte. Cet événement bouleverse leur quotidien et met à l'épreuve leur solidarité et leur force intérieure. Le film explore la vie de ces trois femmes qui, malgré leurs différences et la précarité de leur situation, s’unissent dans une solidarité féminine profonde pour faire face aux défis sociaux, à l’incertitude et à la dure réalité de l'exil ». Coproduit par la Tunisie, la France et le Qatar, le film n’a pas encore fait sa sortie dans les salles de cinéma tunisiennes.
Toujours dans cet esprit de célébration du cinéma africain dans sa diversité et sa richesse, « Film Africa 2025 » s’ouvrira avec « My Father’s Shadow » (2025, Nigeria/Royaume-Uni) et se clôtura avec « Katanga: The Dance of the Scorpions » (2025, Burkina Faso). Un focus sur la République démocratique du Congo et un autre sur le Soudan sont au menu de cette édition qui rend également hommage à l’une des figures emblématiques du cinéma africain, le réalisateur malien Souleymane Cissé, décédé en février 2025 à 85 ans. Des master-class et des rencontres-débats rythmeront le festival.
Imen.A.

