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Festival international de films de femmes « Regards de femmes »: A travers leurs yeux, le monde se raconte…

Par Imen Abderrahmani 

 

Des femmes derrière la caméra pour raconter celles qui luttent, rêvent et résistent : « Regards de femmes » dans 6ème édition donne voix aux récits féminins, puissants et engagés. Des récits à découvrir à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 15 octobre à Nabeul.

 

Plus qu’un festival. « Regards de femmes » est une tribune d’expression libre sur la condition de la femme dans le monde, notamment dans le Monde arabe. C’est aussi une plateforme de soutien des cinéastes femmes et de promotion de leurs œuvres féministes et féminines très souvent écartées des circuits traditionnels de projection et de diffusion, sous divers prétextes.

Festival militant, engagé, « Regards de femmes » est dédié cette année à la Palestine. Il se veut un salut à toutes les femmes palestiniennes, et aux femmes de Gaza, qui continuent avec bravoure à défier les bals, les chars, les avions…, à faire face à la mort, pour célébrer la vie et la patrie.

« Résistantes et résistants, ici nous resterons » tel est le slogan de cette 6ème édition. Ces mots, empruntés au poète palestinien Tawfiq Ziyad (1929-1994)  résonnent comme une promesse. Une promesse de présence, de mémoire, et de résistance, saluant les Palestiniennes combattantes, gardiennes de la dignité, vaillantes sur la tradition… Ainsi, le festival international de films de femmes, et également le cinéma, comme une expression artistique, devient bien plus qu’un art : un espace de lutte, un refuge pour les récits, une archive vivante face à l’oubli.

Au-delà du slogan de cette édition qui rend hommage à la Palestine et aux femmes palestiniennes, le programme prévoit également une soirée spéciale dédiée au cinéma féminin palestinien, avec une programmation intitulée « From ground zero » (De la distance Zéro), produite par le réalisateur palestinien Rashid Masharawi, dans le cadre d’un projet cinématographique qu’il mène avec courage et persévérance depuis deux ans et où il restitue avec une pléiade de jeunes cinéastes palestiniens la mémoire de Gaza et des fragments de son quotidien sous les bombardements sionistes. Cette soirée sera marquée par la projection d’une sélection de films où les femmes palestiniennes racontent leur territoire, leur exil, leur résistance, sans filtres, sans distance, dans l’urgence. Des films témoins du quotidien des gazaouies, des films réponses à la barbarie sioniste qui cherche à étouffer les voix, et avorter les rêves.

Elles filment les silences, les luttes, les réussites comme les déceptions. Elles filment les mémoires. À Nabeul, dans trois villes (Hammamet, Nabeul et Menzel Témime) et à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 15 de ce mois, des cinéastes femmes livrent les histoires de femmes que l’histoire oublie, à travers un cinéma de résistance et d’espoir.

Au total : 15 courts-métrages de réalisatrices originaires de Tunisie, Liban, Syrie, Palestine, Égypte et Maroc concourent dans la compétition officielle pour deux prix : celui du meilleur film et celui de la meilleure représentation de la femme à l’écran. Les cinéastes tunisiennes sont bien présentes à cette édition avec leurs films : « Femmes sur scène » de Zeineb Ben Salah, « Biscuit » de Chadia Khédhir, « La violeuse » de Wafa Kharfia, « Les buveurs des larmes » de Hazar Abassi, « Amel » de Rahma Ben Jemaa, « Wall and thread » de Fatma Barkallah et « Les cendres de la dignité » de Taycir Nasraoui.

Au-delà des projections, le festival propose un riche programme de rencontres et de débats qui interrogent la place des femmes dans l’industrie du cinéma.  « Renforcer l’égalité dans le cinéma : initiatives et perspectives » et « Programmation cinématographique à l’ère des mouvements féministes : nouvelles responsabilités, nouvelles narrations » tels sont les deux thèmes proposés pour les dialogues créatifs qui sont conçus comme des espaces de réflexion sur les pratiques cinématographiques féministes, les enjeux de représentation, et les responsabilités culturelles dans un monde en mutation.

Avec les débats, le festival axe sa programmation surla formation et  l’expérimentation, enproposant plusieurs ateliers créatifs destinés aux jeunes cinéastes et cinéphiles.

Un atelier de développement de projets de courts-métrages rassemblant  14 jeunes réalisatrices venues de 9 pays arabes (Tunisie, Algérie, Maroc, Liban, Koweït, Jordanie, Libye, Syrie, Égypte) est également à l’ordre du jour du festival.

Salma Baccar : la conteuse des femmes

Dans sa 6ème édition, le festival célèbre une vie et une carrière dédiée au cinéma et à l’engagement envers la cause féminine. Figure incontournable du cinéma tunisien, réalisatrice pionnière, Salma Baccar sera à l’honneur. Elle qui  a fait de ses films l’écho du quotidien des femmes tunisiennes, de leurs aspirations, de leurs réussites comme de leurs afflictions.

La filmographie riche d’œuvres qui racontent les Tunisiennes entre le passé et le présent, Salma Baccar est l’une des gardiennes de la mémoire féminine et féministe tunisienne.

« Regards de femmes » lui consacre une master-class, prévoyant la de ses œuvres majeures : « Fatma 75 », « Ennafoura» (La fontaine) et « Khouchkhach » (La fleur de l’oubli).

Des rencontres-débats portant sur des livres racontant le cinéma tunisien sont au programme du festival. Parmi les œuvres proposées, « Films tunisiens, critiques et dialogues » de la journaliste Neïla El Gharbi, qui interroge la scène cinématographique tunisienne contemporaine à travers un prisme analytique et sensible.

Organisé par la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), Regards de femmes est une invitation à voir le monde autrement — à travers les yeux de celles qui portent, racontent et réinventent la vie.

 

Imen.A.

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