Par Chokri Baccouche
Les terribles exactions perpétrées au quotidien par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée et à Gaza commencent, à la bonne heure, à réveiller les consciences, y compris dans certains pays occidentaux qui s’étaient distingués jusque-là par leur soutien aveugle en faveur de l’entité sioniste. Il y a quelques jours, en effet, plus de 800 avocats, universitaires et hauts magistrats à la retraite, dont des anciens juges de la Cour suprême, ont adressé une lettre au Premier ministre britannique dans laquelle ils l’incitent à imposer des sanctions au gouvernement israélien et à ses ministres et envisager de suspendre sa qualité d’Etat membre des Nations unies, au vu de ses crimes contre le peuple palestinien. Dans leur requête, ces juristes insistent sur le fait qu’une « inaction du Royaume-Uni face aux violations continues du droit international par l’Etat hébreu mettrait en péril le système judiciaire international. Ils pensent que leur pays doit imposer ces sanctions afin de respecter ses « obligations juridiques internationales fondamentales ». Le plaidoyer de ces avocats est amplement justifié. Il est corroboré par des faits ou plutôt des méfaits concrets et des preuves formelles incriminant le gouvernement sioniste de Benjamin Netanyahu. Les violations répétées et en toute impunité par Israël des conventions internationales constituent non seulement un déni inacceptable du droit international, mais balisent également le terrain au chaos et à l’instabilité dans la mesure où la loi de la jungle et l’imposition du fait accompli par la force deviennent la norme.
La lettre de ces avocats vise à secouer la léthargie et le laxisme, diront les mauvaises langues, du locataire du 10 Downing Street pour l’inciter à respecter les engagements juridiques de la Grande-Bretagne en faveur du droit international. Elle montre au demeurant la voie logique à suivre pour contraindre l’entité sioniste à mettre un terme à sa campagne d’extermination préméditée, orchestrée par ses dirigeants dans le but d’en finir une bonne fois pour toutes avec la cause palestinienne. Il est en effet urgent que le monde dit libre et civilisé impose des sanctions économiques et un embargo sur les armes à destination d’Israël pour obliger le Premier ministre sioniste et les sbires extrémistes de son gouvernement à se conformer au droit international et faire cesser leur expédition de la mort et de la terreur.
Tous les citoyens du monde épris de paix, de justice et de liberté ne cessent d’ailleurs d’interpeler les dirigeants de la planète, qu’ils soient occidentaux ou arabes, afin de les inciter à assumer leur responsabilité historique. Ces derniers n’ont plus le droit de se dérober à leur devoir moral et leurs obligations. Ils doivent agir en conséquence non pas en se contentant de dénoncer et d’exprimer leurs indignations, tout juste pour sauver la face, mais en prenant des décisions courageuses et effectives qui consacrent le droit et la justice.
Agir sans plus tarder pour stopper la folie meurtrière des dirigeants sionistes est toujours possible. Elle requiert une mobilisation effective de tous les citoyens du monde et une volonté politique réelle des dirigeants de la planète. Les gouvernants arabes qui ont brillé par leur mutisme voire, pour certains, par leur complicité écœurante à l’égard de l’entité sioniste seraient bien inspirés de briser les chaines de la servitude et s’affranchir du diktat de leurs maitres pour être au diapason des attentes de leurs peuples. Par devoir moral mais également dans l’intérêt de leur pays, ils ne doivent plus être en marge de cette dynamique mondiale de bon aloi qui réclame aujourd’hui, à travers ces incessantes manifestations internationales, la liberté pour la Palestine. Pour une fois au moins, les dirigeants arabes doivent être impérativement au rendez-vous avec l’histoire. Liberté pour la Palestine ? Liberté pour le monde entier en fait, car les Palestiniens ne sont qu’une infime composante de l’humanité qui a ardemment besoin aujourd’hui de mettre bon ordre dans son jardin et couper la route aux Etats voyous dans l’intérêt bien compris de tous les peuples de la planète. Il faut admettre que, quelque part, l’avenir de l’humanité se joue dans cette terre de Palestine occupée, théâtre d’une effroyable tragédie qui perdure depuis voilà plus de 70 ans.
C.B.