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Editorial : Ces démocraties occidentales qui partent en vrille…

Par Chokri Baccouche

Les pays occidentaux qui soutiennent aveuglément l’entité sioniste tombent de plus en plus dans le risible et le ridicule. Leurs manœuvres, visant à cacher ou faire taire la vérité et trouver des excuses pour protéger le gouvernement du Premier ministre israélien Netanyahu, s’apparentent à un fil ténu qui fait office de cache sexe. Tout cela pour dire que les dirigeants de ces pays trouvent actuellement toutes les peines du monde pour convaincre leurs concitoyens du bien-fondé de leur politique. Sans succès bien évidemment si l’on tient compte du nombre considérable de manifestations pro-palestiniennes organisées ces derniers temps en Europe et aux Etats-Unis. Exaspérés par la partialité de leurs gouvernants à l’égard d’Israël qui frise le délire et ulcérés par les indicibles crimes de guerre perpétrés au quotidien par l’armée israélienne, les citoyens occidentaux se rebiffent et montent au créneau pour exprimer leur colère et leur indignation. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action inédite et spectaculaire de l’Assemblée régionale de l’ile française de Corse qui a adopté, vendredi dernier, une résolution reconnaissant l’Etat de Palestine. Adoptée à l’unanimité, la motion dénonce « les actes génocidaires perpétrés à l’encontre de la population palestinienne et refuse l’utilisation des bases militaires corses et sardes pour les interventions contraires aux droits humains universels». Tout en soulignant l’urgence d’une solution politique fondée sur la coexistence de deux États souverains, la résolution exprime également la «solidarité de longue date de la Corse avec le peuple palestinien, qui fait face à des décennies d’occupation, de discrimination et de violences systématiques. Elle exhorte, enfin,  le gouvernement français à «reconnaître officiellement l’État de Palestine».
L’opinion publique européenne se démarque ainsi nettement de la politique poursuivie par ses dirigeants. Malgré l’embargo décrété sur la liberté d’expression dans le cadre d’une stratégie coercitive, souvent appliquée avec beaucoup de zèle, elle brise le mur du silence et fait entendre sa voix. Un vent de rébellion pour le triomphe de la justice souffle également sur certaines activités sensibles, liées directement ou indirectement à la guerre à Gaza. Il est bon de rappeler à cet effet la « mutinerie » des dockers du port de Marseille qui ont bloqué dernièrement la livraison de « pièces détachées pour fusils mitrailleurs » à Israël en refusant de charger un conteneur sur un bateau à destination de Haïfa». «Le port de Marseille-Fos ne doit pas servir à alimenter l’armée israélienne », s’est insurgé le syndicat des dockers dans un communiqué. Et d’ajouter que les professionnels du secteur sont «pour la paix entre les peuples» et ne «participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien». Signe des temps, le mouvement contestataire provoque également des remous outre Atlantique. Le soutien aveugle et inconditionnel des Etats-Unis nourrit de plus en plus la colère des citoyens américains. Pas plus tard qu’avant-hier, des manifestants pacifistes juifs ont été brutalement arrêtés par la police de Philadelphie, alors qu’ils occupaient le hall de l’entreprise Day & Zimmermann. Initié par l’organisation de défense des droits «La voix juive pour la paix» de Philadelphie, ce rassemblement vise à «dénoncer haut et fort la fourniture par cette entreprise d’obus d’artillerie à l’armée israélienne». Aussi incroyable voire invraisemblable que cela puisse paraitre, ce genre de manifestations, de plus en plus fréquentes du reste, agacent et mettent dans l’embarras les autorités américaines qui n’hésitent pas à durcir la répression contre tous les militants pro-palestiniens. En effet et depuis le retour au pouvoir, fracassant et abracadabrant, de Donald Trump, les étudiants étrangers dénonçant les massacres sionistes de femmes et d’enfants de Gaza sont la cible d’une campagne de reconnaissance faciale agressive, dans le but explicite de soumettre leurs noms au Département d’Etat qui se chargera de les expulser illico. Au pays de l’oncle Sam, il n’est pas du tout bon pour la santé de dire la vérité sur ce qui se passe dans les territoires occupés, encore moins briser l’omerta officielle sur les terribles et inhumaines exactions sionistes contre les Palestiniens. Vox populi, vox dei, disaient les Latins, entendre la voix du peuple est la voix de Dieu. Dans le monde occidental d’aujourd’hui et à quelques rares exceptions près, la voix du peuple ne vaut malheureusement que dalle. Même pas une guigne. C’est la voix du lobby sioniste qui détermine en revanche la marche à suivre et impose ses desideratas. L’influence de ce lobby est si évidente qu’elle fait craindre le pire sur l’avenir des démocraties occidentales qui sont devenues, à la longue, les marionnettes attitrées d’une idéologie raciste et suprémaciste, dont la fuite en avant fait peser aujourd’hui une lourde menace sur la paix et la stabilité fragile dans le monde…

C.B.

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