Par Wahid SMAOUI
1er tour préliminaire aller (le ST à Radès, l’ESS à Dar es Salam)
Le premier rendez-vous aux enluminures africaines est bien là. Et ce, dans le cadre de la Coupe de la CAF dont l’exorde pour le ST et l’ESS a lieu cet après-midi. Un seul mot d’ordre pour nos deux représentants : démarrer à toute blinde pour une salutaire option.
Après six journées de championnat, aussi bien Stadistes qu’Etoilés devraient se réclamer du répondant physique à même de leur permettre de fournir une prestation transcendantale et de réaliser un résultat rassérénant dans l’optique des matchs retour. Sur le plan mental toutefois, la donne d’avant-match est assez dissemblable pour les deux équipes, un ST vêtu de la flamboyante redingote de leader du championnat et une ESS qui reste sur une crucifiante défaite face à la JSK, ayant précipité le limogeage de Lassaâd Dridi. Pour les «Rouge et Vert» donc, ce préambule africain ne peut mieux tomber pour moissonner un succès de nature à faciliter la gestion du match de samedi prochain sur la pelouse du stade municipal de Nouadhibou, connu pour sa réputation de collet monté. A la lumière de ce qui nous a été donné de constater de visu , notamment pour le compte des deux dernières rencontres livrées à l’EST et à l’OB, Chokri Khatoui semble avoir trouvé l’articulation idoine, du moins les principaux pilastres formant le soutènement de l’équipe, à commencer par le dernier rempart Farhati, un véritable gage de sécurité, l’indépassable Sahraoui, un milieu très technique, habile dans la couverture et la relance, là où turbinent à souhait les Touré, Ndaw, Smaâli et surtout deux couloirs évoluant en accordéon et abattant un monumental travail défensif et offensif, les Khalfa et Ouerghemi à droite et surtout à gauche où Saâfi et Khemissi goupillent les actions les plus peaufinées et les plus raffinées avec pour la plus claironnante révélation de ce début de saison, l’ex-sociétaire de la JS Manouba, Mohamed Amine Khemissi, un don de buteur prononcé. Sur le front de l’attaque également, le ST semble avoir déniché le corbeau blanc tant attendu, le Sénégalais Amadou Dia Ndiaye, sinon au plan de la concrétisation, du moins à celui de la manifeste aptitude à peser sur les défenses adverses pour ouvrir de béantes dentelures à ses coéquipiers. Et quid de l’antagoniste mauritanien ? Fondée en 1976, l’Association Sportive et Culturelle de la SNIM, la Société Nationale Industrielle et Minière, compte parmi les clubs les plus huppés en Mauritanie, quand bien même son palmarès ne serait pas plantureusement fourni, au vu des seuls cinq sacres qui enjolivent sa galerie de trophées, à savoir 2 Championnats de la Super D1 et 3 coupes. C’est une équipe qui tire sa force de son esprit de groupe, même si une individualité en émerge, son buteur patenté, Baguily Boubacar, à museler impérativement. Evoluant à «domicile» à Radès, le seul stade homologué, les Beylicaux ont une obligation de résultat à honorer face à des «Mineurs», le surnom des Mauritaniens, à miner absolument, qu’ils payent de mine ou non.
Ne pas ajouter aux arias de demain
Pour l’ESS, à chaque jour suffit sa peine. Après le calamiteux début de saison, qui n’est pas sans rappeler le cataclysmique scénario de l’exercice écoulé, sur fond de similaire modus operandi, le congédiement de l’entraîneur, il s’agit pour l’heure de gérer match par match, dans l’attente de jours plus cléments. Un résultat gratifiant et c’est possiblement le déclencheur escompté, un changement de cap d’autant plus plausible que le timonier de l’équipe chargé d’assurer l’intérim, Mohamed Ali Nefkha, agira sans conteste en terrain conquis, étant l’enfant du club, ainsi que l’adjoint de Lassaâd Dridi avant la révocation de ce dernier. Connaissant parfaitement les déficiences de l’équipe, il devrait apporter les correctifs qui s’imposent, sans aller bien évidemment jusqu’à tout tournebouler. Un autre facteur plaiderait pour un résultat avantageux, le lieu de la rencontre, l’adversaire de l’ESS, les Soudanais d’Al-Ahli Wad Madani, devant offrir l’hospitalité à ses antagonistes hors de ses bases, même pas dans un pays limitrophe, en Tanzanie pour ainsi dire. Au «Azam Complex Stadium» de Dar es Salam, les Etoilés ont donc une belle carte à abattre pour entrevoir le match retour dans les meilleures dispositions mentales, d’autant plus que l’adversaire, pourtant presque centenaire, fondé en 1928, a un palmarès des plus chiches, une coupe orpheline, décrochée en… 1982, ne devant sa présente participation à ce tour préliminaire de la coupe de la CAF qu’à la somme toute probante troisième place glanée la saison dernière. Pour nos deux représentants en coupe de la CAF, une seule alternative, mettre d’entrée toute la voilure au vent.
W.S.