Par Hassan GHEDIRI
D’ici peu, la confédération helvétique pourrait compter un peu plus de 360 mille postes vacants dans les secteurs les plus difficiles à pourvoir, tels que l’ingénierie, la restauration et l’hôtellerie…
C’est le genre d’offre d’emploi qui ne pourrait jamais passer inaperçue en Tunisie pour les dizaines de milliers de demandeurs d’emploi porteurs de diplômes mais aussi les chercheurs d’opportunités sous d’autres cieux qui compteraient sans doute par milliers. L’annonce témoigne des difficultés que rencontrent les autorités suisses à combler des postes vacants de plus en plus importants.
Confrontée à une pénurie de compétence qui s’est installée depuis cinq ans, la confédération helvétique est décidée de se tourner vers les compétences extérieures pour maintenir à flot des secteurs stratégiques pour son économie. Selon les médias locaux, les projections officielles font état d’un manque immédiat de pas moins de 85 mille professionnels.
La pénurie touche presque tous les secteurs, dont notamment la santé (hôpitaux publics et établissements de soins privés), l’hôtellerie et la restauration (accueil et cuisine) et également dans BTP (ouvriers qualifiés, chauffeurs professionnels).
Les offres s’adressent à une large palette de candidats dans les secteurs informatiques et ingénierie qui progressent rapidement portés par l’évolution technologique en Suisse. Informaticiens, experts en transformation digitale en plus des spécialistes en cybersécurité sont activement recherchés.
Les autorités suisses croient que l’offre disponible sur le marché d’emploi local ne suffirait pas à résoudre le déficit, ce qui risque prochainement de porter à plus de 360 mille ne nombre de postes d’emploi vacants.
C’est une bonne nouvelle donc pour les jeunes demandeurs d’emploi fraichement diplômés en Tunisie qui, à l’instar de leurs homologues d’autres pays, trouveront des opportunités dans cette campagne de recrutement transfrontalière lancée par la Suisse.
Ils bénéficieront de procédures de reconnaissance facilitées pour accélérer les intégrations professionnelles en Suisse et peuvent notamment postuler pour des emplois dans l’enseignement, l’informatique et le commerce.
Dans tous les secteurs concernés par cette campagne internationale de recrutement, les rémunérations sont particulièrement attractives avec une fourchette de salaires comprise entre 3500 et 6500 euros mensuels.
D’aucuns croient par ailleurs que le coût de vie en Suisse, largement supérieur à la moyenne dans le reste de l’Europe, peut être compensé par la qualité des prestations sociales et des infrastructures.
L’obtention d’un permis de travail pour les candidats ressortissants des pays hors de l’Union européenne reste toutefois conditionnée par la justification de l’employeur de l'absence de candidat local qualifié. Les candidats tunisiens devraient consulter les plateformes officielles d'emploi, les agences spécialisées dans le recrutement international et les sites d'entreprises suisses.
Un curriculum vitae adapté aux standards helvétiques, une lettre de motivation personnalisée et des diplômes traduits optimisent significativement les chances d'obtenir un entretien d'embauche.
Pour un pays comme la Tunisie qui souffre déjà de la fuite des compétences, cette émigration professionnelle peut être perçue comme une perte de ressources humaines qualifiées dont le pays aurait besoin.
Le manque à gagner peut cependant être compensé par les retombées économiques générées sous forme des transferts financiers réguliers des travailleurs à l’étranger. Il faut noter que plusieurs accords bilatéraux d’émigration avaient été conclus avec des pays européens et arabes dans le cadre des programmes de coopération technique. Ces accords avaient également pour but non déclaré d’alléger le chômage dans le pays.
H.G.