Par Hassan GHEDIRI
Grâce à un accord conclu depuis 2014, les jeunes Tunisiens peuvent décrocher un CDD saisonnier en Suisse et bénéficier des droits reconnus aux travailleurs locaux.
Peu connu pour beaucoup de jeunes Tunisiens désirant parfaire leurs connaissances et perfectionner leurs compétences à travers l’immigration, l’accord conclu le 11 juin 2012 et entré en vigueur le 17 août 2014, réglementant l’échange de jeunes professionnels entre la Tunisie et la Suisse, était un sujet de discussion, mardi dernier, entre Mme Dorra Miled, la présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtelière (FTH), et Beat Egge qui dirige «HotellerieSuisse» dans la région du Valais. Miled, qui vient de participer à l’événement intitulé «les compétences et l’innovation: atouts stratégiques pour la Suisse et la Tunisie», organisé à Lausanne, a pu constater de grandes opportunités s’offrant aux jeunes Tunisiens dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration de ce pays montagneux de l’Europe centrale. C’est dans la région du Valais, une destination touristique majeure en Suisse, réputée pour ses nombreuses stations alpines et sa montagne Cervin, emblématique du canton, qu’il semble y avoir des emplois temporaires à pourvoir pour les jeunes Tunisiens travaillant dans le tourisme. Des emplois temporaires comme exigé par l’accord d’échange conclu entre les deux pays et parce que les besoins identifiés en Suisse sont des besoins saisonniers mais complémentaires avec les besoins de la Tunisie qui voit beaucoup de ses hôtels fermer pendant l’hiver. Ce serait donc gagnant-gagnant, dans le cadre d’un échange équilibré entre les hôtels de montagne en Suisse et les hôtels balnéaires en Tunisie.
Cité par le journal suisse «Le Temps», Beat Egge a expliqué que la saison la plus importante en Valais va du 15 décembre au 31 mars, c’est-à-dire la période durant laquelle les stations balnéaires en Tunisie sont fermées. D’où la nécessité de promouvoir davantage auprès des employeurs du canton du Valais les compétences des jeunes Tunisiens qui répondent aux critères de candidature définis dans l’accord d’échange professionnel de 2014.
Atouts
Le responsable suisse croit que les professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration en Valais seraient intéressés par le programme considérant que la formation dans le secteur du tourisme en Tunisie est bonne et que la maitrise du français par les jeunes Tunisiens est un atout parce que le Valais est francophone. Toujours d’après «Le Temps» suisse, le directeur d’Hôtellerie Suisse Valais va désormais cordonner avec la FTH en vue d’identifier, ensemble, les profils et les compétences recherchées par les employeurs suisses.
L’idée serait de communiquer avec les membres de l’association hôtelière du Valais qui compte plus de 500 établissements pour, éventuellement, embaucher des saisonniers tunisiens pour l’hiver 2025-2026. Le directeur d’Hôtellerie Suisse Valais mise sur le partage d’expérience des hôteliers suisses ayant expérimenté ce modèle pour en parler, ce qui inciterait d’autres à franchir le pas.
Dans le détail, l’accord conclu en 2014 entre la Confédération suisse et la république tunisienne permet aux entreprises suisses de recruter temporairement, par le biais de contrats à durée déterminée (CDD, des saisonniers de jeunes Tunisiens diplômés ou ayant une première expérience professionnelle, âgés de 18 à 35 ans. Les contrats de travail doivent être conclus pour, en principe, une durée de12 mois, mais pouvant être prolongés de 6 mois au maximum. Depuis 2014, seulement 201 jeunes Tunisiens ont été autorisés à travailler en Suisse via cet accord. En 2024, 38 jeunes travaillant dans les secteurs de l’ingénierie, l’architecture ou l’informatique avaient le même privilège, sachant que la Tunisie a le droit à 150 contrats saisonniers par an. Il faut noter enfin qu’en matière de logement, de conditions de travail et de salaire, les jeunes Tunisiens embauchés à travers ce programme ont les mêmes droits et les mêmes devoirs reconnus par les lois suisses.
H.G.