Aussi bien au niveau national qu’international, l’année 2025 fut riche en événements et moments marquants pour tous les Tunisiens. Retour sur une année exceptionnelle à tous les registres…
Guerre contre la corruption en Tunisie, crise sans précédent à l’Union générale tunisienne du travail, arrestations de personnalités politiques, mais aussi une loi de finances qui continue à faire couler beaucoup d’encre, tels sont les plus importants événements qui ont marqué l’année 2025 au niveau national. En Tunisie, la guerre contre la corruption et l’assainissement des institutions de l’Etat ont donné lieu à plusieurs procès et des condamnations de plusieurs personnalités politiques.
Affaire du complot contre l’Etat…
Eclatée en 2023, finalement l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat a été examinée par la chambre pénale spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès de la cour d’appel de Tunis qui a rendu, dans la nuit de vendredi 28 novembre 2025, des jugements définitifs.
Les peines prononcées à l’encontre des détenus varient entre 10 et 45 ans de prison, tandis qu’un accusé a été relaxé. Pour les prévenus en liberté, les peines vont de 5 à 35 ans, deux d’entre eux ayant été également relaxés. Quant aux accusés en fuite, les jugements confirment les peines prononcées en première instance (33 ans avec exécution immédiate) et les majorent pour certains jusqu’à 43 ans. Dans certains cas, des amendes et la confiscation de fonds détenus dans des établissements financiers tunisiens ont été ajoutées.
Les accusations visant près de 40 prévenus concernaient la commission de crimes, parmi lesquels : complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État, constitution d’une entente terroriste liée à des crimes terroristes et participation à celle-ci, commettre des agressions visant à modifier l’organisation de l’État ou inciter les populations à s’attaquer les unes aux autres par les armes, provoquer le chaos, le meurtre et le pillage sur le territoire tunisien dans le cadre d’activités terroristes, ainsi que nuire à la sécurité alimentaire et à l’environnement.
Crise de l’UGTT…
La principale organisation syndicale du pays, qui vit depuis 2020 la crise la plus grave dans son histoire, est aujourd’hui au bord de l’implosion et les démissions se sont enchainées au cours du mois de décembre 2025 avec, dans un premier temps, le secrétaire général adjoint, Anouar Ben Gadour, qui a claqué la porte présentant sa démission le 15 décembre à la Commission du règlement intérieur, c’est au tour du secrétaire général, Noureddine Tabboubi, de faire de même le 20 décembre. Avec un bureau exécutif fragilisé et affaibli, selon plusieurs analystes, l’avenir de l’Union générale tunisienne du travail semble compromis. Pour Habib Jerjir, dirigeant au sein de l’opposition syndicale : « Ce qui a été fondu sur un faux est faux par nature. Alors, on assiste là à l’effondrement de tout un système qui a vu le jour lors du Conseil national tenu en 2020 à Hammamet et qui a ouvert la voix vers les deux congrès illégitimes de Sfax et de Sousse avec l’élection d’un bureau exécutif putschiste. Trois ans après le congrès de Sousse, ces mêmes putschistes s’entretuent aujourd’hui entre eux et n’arrivent pas à trouver un compromis concernant le partage de ce qui reste du gâteau ».
Un budget de l’Etat controversé…
Le projet de loi de finances pour 2026, qui fixe le budget de l’État à 79 624 millions de dinars, a déclenché de vives et remarquables réactions au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, et en particulier de la part, entre autres, de Yasser Gourari, président de la Commission de la législation générale. Selon lui, le budget est « surchargé » et risque de créer un certain déséquilibre, mêlant des mesures financières lourdes et des exonérations multiples tout en laissant de côté des mesures sociales essentielles pour les classes les plus vulnérables. Gourari estime que la masse salariale absorbe déjà près de 40 % du budget, tandis que les dépenses de subventions et d’intervention sociale demeurent insuffisantes pour répondre à l’inflation galopante et aux besoins fondamentaux des Tunisiens.
La bonne nouvelle est, toutefois, la possibilité pour les Tunisiens d’ouvrir un compte en devises même s’ils ne sont pas résidant à l’étranger. L’article additionnel n°81 de la loi de finances 2026 autorise désormais les Tunisiens résidant en Tunisie à ouvrir des comptes en devises. Selon le texte adopté, ces comptes en devises seront dédiés aux opérations de transactions et permettront aux citoyens résidant en Tunisie d’effectuer certaines opérations financières dans des monnaies étrangères, dans un cadre légal et réglementé. L’autre privilège porte sur l'importation ou l'acquisition d'une voiture pour les familles résidentes. ce privilège fiscal unique accorde aux familles tunisiennes résidentes le droit lors de l'importation ou de l'acquisition sur le marché local d'une voiture d'occasion ou neuve plusieurs avantages, sous diverses conditions relatives notamment aux plafonds de revenus, à l'âge du véhicule et à l'interdiction de revente pendant 5 ans. Le droit de consommation et la TVA sont réduits pour certains véhicules, tandis que les véhicules électriques, hybrides et assemblés localement sont exonérés du droit de consommation.
Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Légendes :
Photo 1 : Des procès historiques…
Photo 2 : L’UGTT au bord de l’implosion
Photo 3 : Un budget à caractère social…
Justice, syndicat et finances : Retour sur une année 2025 assez mouvementée…
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