Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
La gestion des ordures ménagères et autres déchets industriels constitue un grand défi pour la Tunisie qui souffre d’une crise de pollution sans précédent. Devrions-nous changer de stratégie en matière de gestion des ordures ?
Avec plus de 2700 tonnes de déchets ménagers et assimilés chaque jour, la zone du Grand Tunis est confrontée plus que jamais à un défi environnemental majeur. Idem pour les autres régions du pays qui peinent à mettre en place des stratégies fiables et durables en matière de gestion de déchets industriels et autres ordures ménagères.
De fait et après plusieurs mois de concertations, le ministère de l’Environnement a enfin annoncé l’élaboration d’un cahier des charges pour la création de quatre unités de valorisation des déchets dans les gouvernorats de Tunis, l’Ariana, La Manouba et Ben Arous. L’objectif est «de mettre en place un modèle intégré de gestion des déchets dans le Grand Tunis, en privilégiant la valorisation et le recyclage au détriment de l’enfouissement, devenu problématique en raison de la saturation des décharges».
A cet effet, le ministre de l’Environnement, Habib Obeid, a précisé que « la mise en œuvre des quatre unités se fera en coordination avec le ministère de l’Intérieur, après l’examen des dossiers et la publication des appels d’offres. Il a également affirmé que « le ministère apportera un encadrement technique et un accompagnement administratif afin d’assurer la réussite du projet dans les meilleurs délais ».
Et d’ajouter : « Cette initiative s’inscrit dans une approche socio-économique verte, combinant impératifs environnementaux et retombées économiques positives, notamment en matière d’emplois locaux et de réduction des coûts liés à la gestion des déchets. Ce projet survient alors que des composantes de la société civile appellent à une planification rigoureuse et à garantir une traçabilité complète du processus de valorisation afin d’éviter une catastrophe écologique éminente. Devrions-nous, alors, changer de stratégie en matière de gestion des ordures ?
Une nouvelle approche …
Impliquer le privé dans la gestion des ordures et autres déchets industriels est l’approche adoptée par le ministère de l’Environnement. Pour l’activiste Rached Mathlouthi : « Jusqu’ici, la loi n° 96-41 du 10 juin 1996, relative aux déchets, n’autorise que les collectivités locales et les groupements de communes qui se constituent entre elles pour la gestion des déchets ménagers.
Et même si ces dernières peuvent confier partiellement le collecte des déchets aux sociétés privées, le recyclage et la valorisation des ordures ne peuvent se faire que par l’Etat. Alors, maintenant que c’est fait avec l’élaboration de ce nouveau cahier des charges, il est important de soumettre le secteur privé à un contrôle stricte afin d’éviter toute forme de dépassement.
Dans un contexte de prise de conscience croissante au niveau des enjeux environnementaux, la gestion des déchets constitue, en effet, un enjeu majeur pour tout le monde. Les problématiques liées à la production, la collecte, le tri et le recyclage des déchets et des matériaux impactent directement notre environnement et notre qualité de vie.
Alors et à mon avis, il faut impliquer aussi les citoyens en mettant en place des campagnes de sensibilisation et de prévention ou des programmes éducatifs à destination des habitants sur la valorisation des sujets comme le recyclage.
C'est pourquoi la première étape pour améliorer le tri des déchets est d'informer et de sensibiliser les citoyens aux bonnes pratiques. Il est important également d’encourager le compostage des déchets organiques, à la fois au niveau des ménages et des espaces publics. Le compostage permet de valoriser les déchets organiques en les transformant en ressources naturelles, plus précisément en engrais naturels, tout en réduisant le volume de déchets à traiter.
Il faut aussi incitez les habitants et les entreprises à réduire leur production de déchets en adoptant des pratiques écologiques, en privilégiant les produits durables et réutilisables, et en faisant attention au logo et au matériel utilisé. Cela permettra de limiter le recours aux ressources naturelles et aux matières premières afin de préserver notre environnement».
M.B.S.M.