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Déchets ménagers : L'éternel problème qui revient à la décharge !

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Selon l’expert en environnement, Adel Hentati, la décharge de Borj Chakir s’est transformée en une catastrophe naturelle. A quand une solution radicale pour les déchets ménagers, cet éternel problème qui revient à la décharge…?

Risque d’incendie, émanation de gaz toxique, contamination de la terre et de la nappe phréatique, tel est le tableau brossé par l’expert en environnement Adel Hentati, concernant les menaces que représente aujourd’hui la décharge de Borj Chakir, l’un des principaux dépôts d’ordures de la capitale. L’expert a, par ailleurs, rappelé que « la durée de vie de la décharge de Borj Chakir avait expiré depuis longtemps ».
Gérant, en outre, 16 sites de décharges contrôlées qui traitent chaque jour environ 7 600 tonnes de déchets ménagers, le ministère de l’Environnement reconnaît que 20 % des déchets ménagers ne sont pas collectés et restent dans les rues. Lors d’une séance plénière tenue le 13 novembre 2024 à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le ministre de l’Environnement, Habib Abid, avait, également, souligné que «les obstacles que rencontre le ministère pour améliorer la gestion des déchets sont dus en particulier au refus des communautés locales de construire de nouvelles décharges». A quand une solution radicale pour les déchets ménagers, cet éternel problème qui revient à la décharge… ?
Interrogé à cet égard, l’activiste écologique Amir Haj Sassi nous a confié : « La dernière crise due au refus des habitants de la ville de Mahrès, gouvernorat de Sfax, de construire une décharge dans la région a encouragé plusieurs autres collectivités locales à faire de même. Pourtant, la loi N° 96/41 du 10 juin 1996 est claire. Ce texte stipule que le ministère chargé de l'environnement élabore en coordination avec les ministères et collectivités locales concernés des plans fixant les conditions dans lesquelles seront effectuées les opérations de collecte et d'élimination des ordures ménagères. Lors de l'examen des demandes d'agrément des installations de traitement et d'élimination des déchets, il sera tenu compte des dispositions du plan spécifique à chaque zone, ainsi que des objectifs qu'il fixe afin de garantir le niveau de rentabilité maximum aux entreprises publiques et privées d'élimination des déchets. Et pourtant, ledit ministère de l’environnement n’use pas de ce pouvoir pour la mise en place d’un plan national portant sur la création de nouvelles décharges répondant aux normes internationales ».

Urgence …
De l’avis de tous les spécialistes, l’évolution vers une gestion durable des déchets en Tunisie reste tributaire de l’implication et de la participation de toutes les parties dans les différentes étapes de gestion des déchets, depuis la production jusqu’à la mise en décharge en passant par la valorisation et le recyclage. Or, et selon l’activiste Amir Haj Sassi : « Le manque de concertation, de coopération et de communication entre les différents intervenants et l’absence de capacités humaines dans le secteur public, y compris les collectivités locales, compliquent la situation. Les moyens matériels limités mis à la disposition des collectivités locales, le caractère non-exhaustif du cadre réglementaire actuel des différents aspects et l’évolution des quantités de déchets sont des obstacles qui freinent l’application de la stratégie nationale de la gestion des déchets mise en place depuis des années ». Et d’ajouter : « Il y a aujourd’hui urgence en la matière. Il faut, en effet, assurer la durabilité économique du secteur de la gestion des déchets et de la qualité de la vie en milieu urbain, ainsi que l’amélioration des conditions de vie du citoyen, l’instauration d’un cadre adéquat impliquant davantage le secteur privé dans ce domaine, et la multiplication des efforts de création d’emplois en relation avec la gestion des déchets ».

M.B.S.M.

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