contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

La Xylella fastidiosa est de retour : Que faire pour barrer la route à la bactérie tueuse d’oliviers?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Responsable de la destruction de quelque 20 millions d’oliviers en Italie, la bactérie Xylella fastidiosa vient s’ajouter à la longue liste de ces maladies qui menacent l’agriculture dans plusieurs pays dont la Tunisie. Que prevoient les autorités pour lutter contre ces bactéries?


Selon le ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, «la bactérie Xylella fastidiosa, transmise et véhiculée par des insectes vecteurs, s’attaque à un très large spectre de végétaux: vignes, oliviers, arbres fruitiers (Prunus), agrumes, caféiers, chênes, luzerne, etc. La gravité de ses impacts varie selon la souche, le végétal et l’écosystème concerné. Ainsi, on constate une grande diversité de situations dans le monde». Alors en Tunisie, on se prépare pour lutter contre cette bactérie qui vient s’ajouter à la longue liste des bactéries qui menacent la production agricole. Selon l’expert agricole, Faouzi Zayani: «Face à la situation actuelle et à la guerre autour de l’huile d’olive que l’on observe à l’échelle internationale, il est impératif de rester vigilants. Dans un contexte de concurrence déloyale, nous pourrions être victimes d’une catastrophe», a-t-il conclu, en rappelant l’exemple du criquet-pèlerin, qui s’était propagé dans cinq gouvernorats avant que les autorités ne réagissent». Et d’ajouter: «Il faut rappeler qu’en 2013, lorsque le feu bactérien a touché le nord de la Tunisie et a été détecté chez le poirier, nous n’avons rien fait. Vous voyez encore aujourd’hui les conséquences, toujours visibles»,  Dans sa déclaration relayée par Business news, l’expert a mis en garde contre toute forme de négligence en rappelant: «Nous avons vu les conséquences des réactions tardives, notamment face à la cochenille du cactus, qui a gravement affecté les figues de barbarie»,  appelant à «anticiper les risques et à renforcer les contrôles aux frontières». Il a également mis en garde «contre d’éventuelles tentatives délibérées de nuire à la récolte tunisienne», qu’il qualifie de véritable terrorisme agricole, «Il faut intensifier les contrôles et utiliser des machines capables de détecter cette maladie, qui pourrait provoquer des ravages», a-t-il poursuivi. Que faire, alors, pour éviter le pire?

Anticipation...
Pour contourner ce danger, un exercice grandeur nature a été réalisé lundi dernier en Tunisie. Selon, en effet, la directrice générale de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles au ministère de l’Agriculture, Naïma Mahfoudhi: «Cette initiative vise à renforcer la préparation de la Tunisie face à la menace de la bactérie Xylella fastidiosa». Cet exercise s’inscrit, par ailleurs, «dans le cadre d’une stratégie proactive de prévention et de sensibilisation». A noter que cet atelier a été organisé par l’Organisation européenne et Méditerranéenne pour la Protection des plantes (OEPP) en partenariat avec son homologue jordanienne, en présence d’experts et spécialistes issus de 21 pays. La directrice à, en outre, indiqué: «L’xylella fastidiosa est une menace pour un nombre impressionnant de végétaux. Plus de 400 espèces sont répertoriées comme sensibles à cette bactérie. Elle touche aussi bien des cultures agricoles que des plantes ornementales ou des espèces sauvages. Dans les champs, des arbres emblématiques comme la vigne, l’olivier ou l’amandier sont particulièrement exposés. Des espèces fruitières, telles que le prunier, le pêcher, le figuier, l’abricotier ou le cerisier, peuvent également être affectées. Les agrumes sont également touchés. Tout comme certaines plantes fourragères comme la luzerne ne sont pas épargnées».
Face à cette menace, Xylella fastidiosa est classée comme organisme de quarantaine au sein de l’Union européenne. Cette classification impose une vigilance accrue de la part des autorités et des professionnels. La réglementation en vigueur prévoit des inspections régulières des plantes sensibles, ainsi qu’une surveillance renforcée des importations de végétaux susceptibles d’être contaminés. La sensibilisation des acteurs agricoles et des jardiniers est également primordiale pour freiner la propagation de la bactérie.

M.B.S.M.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869