Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
La rentrée scolaire est dans quelques jours et les Tunisiens n’ont qu’un seul souci, à savoir s’approvisionner en fournitures scolaires et autres manuels… Reportage.
Il ne faut pas être un grand génie pour deviner que dans la capitale et certainement dans le reste du pays, les temps ces jours-ci sont pour la rentrée scolaire et ce qui l’accompagne en fournitures et autres livres scolaires. Bien évidemment et par ces temps difficiles, ce sont les prix qui agacent les Tunisiens, « Comme les autres produits de consommation, les fournitures scolaires n’échappent pas à la règle et les prix des cahiers s’envolent d’année en année », nous dira Madame Ahlem, parente de deux élèves, le premier en cinquième année de base et le deuxième en neuvième année.
Nous lui avons, de fait, interrogé sur les cahiers conventionnés et là c’est sa tête qui s’est tournée vers le libraire comme pour l’interroger à son tour sur ces fameux cahiers vendus à bas prix. Même si la réponse du vendeur est floue, pour Ahlem, ces cahiers sont introuvables et certains libraires les vendent en petites quantités et à une clientèle privilégiée.
Ce n’est pas toutefois l’avis du président de la Chambre des fabricants des cahiers scolaires, Samir Mouelhi, qui se veut rassurant aussi bien pour les parents que pour les élèves sur la disponibilité et les prix des fournitures. Le responsable affirme, en effet, que les prix des cahiers subventionnés et numérotés n’ont pas bougé depuis près de six ans, révélant au passage que le cahier de 24 pages est vendu à 430 millimes, le cahier de 48 pages à 930 millimes et le cahier de 72 pages à 1 400 millimes. Au fait, pour assurer l’approvisionnement du marché, la Société nationale de cellulose et de papier Alfa a, selon notre responsable, mis à disposition des libraires 2 000 tonnes sur un quota global de 5 000 tonnes, contre 4 000 tonnes l’an dernier. Une augmentation de 25% décidée par le ministère du Commerce pour mieux répondre à la demande. Mouelhi a également souligné que les cahiers non subventionnés sont proposés cette année à des prix inférieurs, grâce aux efforts conjoints des industriels et détaillants, mais aussi à la baisse du coût du papier sur le marché international. Qu’en est-il, en outre, des autres fournitures ?
La ruée vers le marché parallèle …
Même si les livres scolaires sont disponibles, les parents d’élèves sont stupéfaits des prix des autres fournitures tels que les compas, les équerres et les crayons voire les rames de papier. Interrogé à ce sujet, Mohamed Cherni, parent d’élèves, nous a déclaré : «Face aux prix exorbitants de ces fournitures, je n’ai pas d’autres choix que de tourner vers le marché parallèle et plus précisément au souk Sidi Boumendil pour acheter des équerres, des compas et des stylos feutres ainsi que des crayons. Ce sont des produits chinois, mais ils sont vendus à bas prix ».
En effet, chez les libraires, il faut compter entre 6 et 8 dinars pour ce genre d’article. Une rame de papier A4 est vendue à 15 D et certaines boites de coloration sont proposées à 10 D. Alors, pour les Tunisiens, le marché parallèle est une aubaine et représente une option aux librairies et autres papeteries.
Interrogé, justement, sur le coût de la rentrée scolaire, le directeur de l’Observatoire national de l’offre et des prix, Ramzi Ayari, a révélé que le coût de la rentrée scolaire pour un élève de première année est de 153 dinars en comptant les fournitures scolaires, le tablier et le cartable. Quant à la 7ᵉ année, il a indiqué que le coût de la rentrée s’élève à 229 dinars, tandis que pour un bachelier de la section Gestion et Economie, le coût de la rentrée s’élève à 276 dinars. Malheureusement, la réalité est tout autre…
M.B.S.M.