Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Des citoyens de 37 pays marcheront le 12 juin prochain vers Gaza avec la ferme volonté de briser le blocus et dénoncer la passivité des Etats face au génocide mené par l’armée sioniste. Les Tunisiens prendront-ils part à cette marche?
Selon le site Blick, qui a été le premier à publier l’information malgré la censure: «Des citoyens de 37 pays» se sont donné rendez-vous au Caire, en Egypte, le 12 juin, pour une marche mondiale vers Gaza. Un convoi les emmènera jusqu’à El-Arich, ville du Sinaï située à la frontière de l’enclave palestinienne. De là, ces marcheuses et marcheurs pacifistes parcourront à pied les 50 kilomètres qui les séparent du poste-frontière de Rafah. Trois jours de marche, à l’aube et en soirée – les températures peuvent grimper jusqu’à 50 degrés dans la région – pour faire entendre leur voix face au silence assourdissant et à l’inaction des gouvernements du monde entier».
Evoquant, justement, la censure, Samuel Crettenand, délégué suisse et porte-parole du mouvement «La Global March to Gaza», a indiqu: «Nous sommes plus de 20’000 à communiquer via nos canaux Telegram. Plus de 300 ONG à travers le monde nous soutiennent. Et quand on voit l’énergie déployée pour bloquer notre site, pirater nos données, infiltrer nos groupes ou nous discréditer, on se dit que le mouvement dérange. Et qu’il pourrait bien contribuer à isoler encore davantage les autorités israéliennes face au génocide qu’elles sont en train de commettre».
En Tunisie, on se mobilise, également, pour prendre part à ce mouvement. En effet, l’Ordre des médecins tunisiens a appelé ses membres à s’engager dans ce mouvement et participer massivement à cette marche. Idem pour l’ONG Médecins Sans Frontières-Tunisie qui a lancé un appel à ses militants pour prendre part à cet élan de solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Que pensent, de fait, nos concitoyens de ce mouvement?
Ouvrir les frontières…
Depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de cette guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, les Tunisiens ont pris l’habitude d’organiser chaque vendredi des manifestations de soutien au peuple palestinien. Selon l’activiste Houssine Chalghaf: «Face au silence des gouvernements, exceptés quelques pays comme la Tunisie ou l’Afrique du Sud, la société civile internationale représente aujourd’hui l’éveil de la conscience universelle et humaine face à cette guerre totale menée par l’armée israélienne qui envoie des signes évidents de nettoyage ethnique alors que les Palestiniens ont été déplacés de force, pris au piège et bombardés. Cela correspond également aux descriptions d’un nombre croissant d’experts juridiques et d’organisations qui concluent qu’un génocide est en cours à Gaza. Alors, la moindre chose qu’on puisse faire est de se mobiliser pour stopper ce massacre et permettre aux aides humanitaires d’arriver au peuple palestinien. J’aurais aimé personnellement que cette initiative émane des peuples arabes en exerçant une pression sur les régimes afin d’ouvrir les frontières et permettre aux citoyens de soutenir leurs frères palestiniens par tous les moyens dont ils disposent. Mais, ce sont encore une fois les voix libres dans le monde qui se mobilisent pour briser ce blocus et stopper la génocide».
De son côté, l’universitaire Salem Chérif nous a confié: «Comme le disent les rapports de Médecins sans frontières, aujourd’hui, malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 19 janvier 2025, la quasi-totalité de la population de Gaza a été déplacée de force et a besoin de toute urgence de nourriture, d’abris, de matériel médical, de carburant et d’autres biens de première nécessité. Cependant, des obstacles considérables empêchent encore le déploiement de l’assistance humanitaire. De fait, c’est aux libres de ce monde d’intervenir pour lever ces obstacles et permettre à l’aide humanitaire d’entrer».
M.B.S.M.