Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Même si le Hamas s’est dit prêt à un échange immédiat des otages, l’Etat sioniste exige une démilitarisation du mouvement. La preuve que Netanyahou cherche à se dissocier du plan Trump. Quelle crédibilité donner justement à ce plan ?
Des délégations du Hamas et d’Israël sont arrivées hier en Egypte en vue d’entamer des négociations indirectes en vue de la libération des otages retenus à Gaza et mettre fin à deux ans de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.
Ces négociations, basées sur le plan du président américain, Donald Trump, pour faire cesser la guerre dans la bande de Gaza ravagée par l’offensive israélienne qui dure maintenant depuis 2 ans, commencent alors que l’armée sioniste continue ses bombardements faisant chaque jour de nouvelles victimes. Pour l’analyste politique Sahbi Khaldi : « C’est la preuve que le criminel de guerre, Benyamin Netanyahou, ne veut pas d’un cessez-le-feu et encore moins de paix ».
Et d’ajouter : « Malheureusement et après l’éphorie ayant suivi l’annonce du plan Trump et l’accord du mouvement Hamas, aussi bien les dirigeants arabes et occidentaux ayant cautionné ce plan ne font rien pour faire respecter le cessez-le-feu prévu dans ce plan. Même pour les plus optimistes des observateurs, Netanyahou entend imposer sa feuille de route au Hamas et cherche la moindre faille pour se désengager de ce plan.
Je suis d’ailleurs tout à fait d’accord avec cet analyste occidental qui a dit, l’autre jour, si le Hamas ne désarme pas, Israël continuera à les pourchasser et à les éliminer sur toute la bande de Gaza, avec toutes les victimes civiles que cela implique. Et le locataire de la Maison Blanche n’y pourra rien. Trump n’a donc pas compris que Netanyahou ne veut en aucun cas d’un accord. Ce qu’il veut seulement, c’est chasser les Palestiniens hors de Gaza et terroriser tous les pays de la région ». Quelles sont, alors, les retombées de cette fuite en avant de Netanyahou et de son gouvernement sur la paix ?
La guerre éternelle…
Selon notre interlocuteur du jour, l’activiste Sahbi Khaldi : « Si la guerre s’arrête, Netanyahou doit quitter le pouvoir et être jugé par la justice Israélienne. Accessoirement pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale aussi. Alors, ce qu’il veut, c’est la guerre éternelle.
C’est sa seule issue pour échapper à la justice locale et internationale. Donc, il n’a rien à gagner de la paix, mais tout à perdre. Il va devoir faire face désormais au jugement politique de son peuple, mais surtout aux ennuis judiciaires qui l’attendent devant ses propres tribunaux, et ce, pour des affaires antérieures à sa guerre et sans liens avec cette dernière. Et tant que Netanyahou et ses ministres sont au pouvoir, il n’y aura pas, à mon avis, une paix durable. Alors, le monde entier, y compris le président américain, Donal Trump, doit comprendre que le seul moyen pour mettre fin à ce drame est de chasser Benyamin Netanyahou du pouvoir ».
En effet, même l’opinion publique américaine l’a compris et commence à dénoncer ouvertement l’entité sioniste. Les Américains de partout commencent à critiquer publiquement et très fortement Israël et les crimes de ses dirigeants. En témoignent les déclarations faites récemment par l’éditorialiste et l’animateur de télévision américain, Tucker Carlson, qui a fait une intervention de 1h30 sur Youtube qui cartonne, où il passe plus de 90 minutes à démonter les arguments israéliens du début à la fin!
En fait, la majorité des Américains de gauche comme de droite sont désormais contre Israël, et contre le soutien qui lui est donné par l’établissement américain.
Idem pour cet activiste qui s’exprime sur le site de Nouvel Obs : « Netanyahu fera comme il a fait avec les accords d’Oslo. Les accepter du bout des lèvres, avec des réserves sujettes à interprétation. Interpréter ses réserves d’une façon qui lui permettra de vider progressivement de sens ses engagements. Construire petit à petit son propre récit du chemin vers l’échec de ce qui avait été convenu, de façon à en imputer la faute à l’autre partie.
Voilà comment et pourquoi, bien longtemps après l’assassinat de Rabin, on parlait encore, chez nous, de relancer un processus de paix qui n’existait plus depuis longtemps. Trump n’admettra jamais que son plan a échoué, puisqu’il ne voit que des victoires dans tout ce qu’il fait. Pourquoi Netanyahu s’embarrasserait-il de lui complaire? »
M.B.S.M.