Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Alors que les USA ont opposé encore une fois leur véto sur Gaza, le ministre sioniste des Finances a jeté de l'huile sur le feu en considérant l'enclave palestinienne comme une mine d'or pour le secteur immobilier que l’entité sioniste compte exploiter. Quelles sont les répercussions de cette déclaration fracassante sur la paix au Proche-Orient ?
Gaza est une « mine d’or immobilière » , c'est ce qu'estime le ministre des Finances d’Israël, Bezalel Smotrich, Il va même plus loin en révélant que des discussions sont déjà engagées vec les États-Unis sur le partage de la bande de Gaza après la guerre. Le ministre israélien d'extrême droite l'a lui-même déclaré lors d'une conférence sur l'immobilier à Tel-Aviv. Et d'ajouter : « Nous avons investi beaucoup d'argent dans cette guerre. Nous devons trouver comment diviser le territoire », insistant que « la démolition, première phase de la rénovation de la ville, est déjà terminée. Il ne nous reste plus qu'à construire. » Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré qu'Israël n'avait aucune intention de reconstruire les colonies dans la bande de Gaza, mais que des membres d'extrême droite de son gouvernement, dont Smotrich, poursuivaient activement de tels projets. Pour plusieurs observateurs, ces propos trouvent leur crédibilité dans les déclarations datant du mois de mars dernier du président américain, Donald Trump lequel avait à l'époque indiqué que l'idée choc d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour en faire la « Riviera du Moyen-Orient », une fois vidée de ses habitants, est possible. Les Gazaouis pourraient, selon lui, être déplacés vers l'Egypte et la Jordanie. Le plan de 38 pages précise son intention.
Au fait, la majorité des observateurs s’accordent à dire que plus l’entité sioniste se croit tout est permis et agit en conséquence comme puissance rogue, Etat ouvertement et délibérément voyou, et plus sont célébrées, en Occident, ses vertus de joyau de la démocratie occidentale et plus est garantie inconditionnellement par les puissances occidentales son droit de s’affranchir de toute règle dans ses relations avec les peuples et Etats voisins aussi bien que dans le traitement des Palestiniens soumis à son autorité. Tout est dit.
Interrogé à ce sujet, l'avocat, Me Houssem Eddine Ben Atiya, nous a confié : « Le plan de l'après guerre commence à se préciser. Et c'est le Washington post qui l'a dévoilé. En effet, le président américain envisage le déplacement « volontaire » des quelque deux millions d'habitants de Gaza vers d'autres pays ou dans des zones sécurisées à l'intérieur du territoire dévasté par près de deux ans de guerre, le temps de sa reconstruction.Ceux qui accepteraient de partir recevraient 5.000 dollars en cash ainsi qu'une aide couvrant quatre ans de loyer et un an de nourriture, selon ce plan ". Quels sont, par ailleurs, les effets de ce plan sur la paix ?
Un vieux mauvais souvenir...
L'idée n'est pas nouvelle et rappelle bien de mauvais souvenirs. Selon Me Atiya : « Dans les années 1930, sous l'administration britannique du mandat de Palestine, l'achat de terres palestiniennes par des Juifs s'est accéléré grâce au Fonds national juif (Keren Kayemeth) et à des initiatives privées, entraînant des tensions avec la population arabe locale. Des terres étaient acquises auprès de propriétaires arabes et de Syriens ou Libanais dont les domaines avaient été morcelés. Le Fonds national juif (Keren Kayemeth) : Créé en 1901, ce fonds récoltait des fonds auprès de la diaspora juive pour acquérir des terres en Palestine, créant ainsi les premières tensions avec les Arabes. Américains et sionistes pensent aujourd'hui refaire le même coup en opérant cette fois-ci par la terreur et par la famine. Seulement, on oublie que cette nouvelle donne va provoquer un mouvement de résistance sans précédent. Cette fois-ci, ils doivent faire face à l'humanité entière. Il faut aussi faire pression sur les régimes arabes pour stopper ce plan ».
M.B.S.M.