Depuis l’annonce mercredi dernier par l’ancien député Majdi Karbai du décès du jeune tunisien D. Riahi dans un centre pénitentiaire pour mineurs à Trévise, l’affaire suscite une vive émotion.
Âgé de seulement 17 ans, le jeune homme est mort dans des circonstances jugées troublantes, s’inscrivant dans une série inquiétante de décès de jeunes Tunisiens en détention en Italie.
Majdi Karbai a en effet confirmé que neuf Tunisiens sont morts dans les prisons italiennes depuis le début de l’année, dénonçant « le mutisme et la passivité des autorités tunisiennes » face à cette hécatombe. Selon lui, aucune enquête ni action diplomatique n’a été entreprise jusqu’à présent.
La mort de D. Riahi a également provoqué l’indignation en Italie. La députée Rachele Scarpa, membre du Parti Démocrate, a déclaré : « Personne ne devrait mourir à 17 ans entre les bras de l’État. À cet âge, on doit avoir du temps pour réparer ses erreurs, du temps pour réécrire une vie. » Elle a également appelé l’État italien à assumer ses responsabilités.
Arrestation, tentative de suicide, décès ?
Selon la version relayée par les médias italiens, D. Riahi a été arrêté samedi dernier à Vicence, après avoir été impliqué dans une série d’incidents. Il aurait tenté de prendre la fuite lors de son interpellation. Toujours selon la police, il aurait résisté et essayé de frapper les agents, qui ont alors utilisé un taser pour l'immobiliser. Il a ensuite été transféré au centre pénitentiaire pour mineurs de Trévise. Dans la nuit de dimanche à lundi, le jeune aurait tenté de se suicider en se pendant avec un jean dans sa cellule. Deux agents pénitentiaires seraient intervenus à temps pour le secourir, assistés d’un médecin. Les secours l’ont ensuite transféré en urgence à l’hôpital Ca' Foncello de Trévise, où il a été placé en soins intensifs. Son état, jugé critique, ne s’est jamais amélioré. Moins de 48 heures plus tard, il est décédé. Tout cela selon la version italienne.
Les médias italiens rapportent que D. Riahi s'était enfui, en avril dernier, d’un centre d’accueil pour mineurs. Il aurait été impliqué dans plusieurs délits, dont des vols, dégradations, violences envers des agents, outrage et comportements obscènes. La police évoque la crainte d’une expulsion vers la Tunisie comme possible facteur ayant motivé son acte désespéré. Une hypothèse qui, si elle se confirmait, soulignerait la détresse psychologique dans laquelle se trouvait ce mineur.
Le parquet de Trévise a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer s’il y a eu des fautes ou négligences ayant conduit à la mort du jeune Tunisien. Mais cette procédure sera-t-elle menée avec transparence ? Et permettra-t-elle réellement de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame ? X’est pourquoi les autorités tunisiennes doivent réagir pour défendre les droits de leurs ressortissants à l’étranger, fournir des réponses aux proches du défunt, et prendre les mesures nécessaires pour rapatrier son corps afin qu’il puisse être inhumé dignement en Tunisie.