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Des ONG demandent des sanctions européennes contre la Tunisie : Pour qui chassent les chats droit-de-l’hommistes?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

La demande adressée à l’Union européenne par des ONG qui sollicitent des sanctions contre le président de la République et d’autres hauts dirigeants a été perçue en Tunisie comme une forme d’ingérence dans les affaires d’un Etat souverain…


Des ONG méditerranéennes ont demandé, mercredi dernier, dans une lettre à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, de proposer à l’UE des sanctions contre le président tunisien Kaïs Saïed et son entourage, accusés de dérives sur la question des droits humains, ont annoncé vendredi dernier leurs avocats à l’AFP.
En Tunisie, cette demande a été perçue comme forme d’ingérence dans les affaires d’un Etat souverain. En recevant vendredi dernier le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala, et Imed Derbali, président du Conseil national des régions et des districts, le président de la République, Kais Saied, a, en effet, réaffirmé que «le peuple tunisien mène une guerre de libération sur tous les fronts», indiquant au passage que «la politique de l’État tunisien est définie par ses institutions élues, qui expriment la volonté de son peuple, dans le cadre de la Constitution et de l’ensemble de ses lois, quelle qu’en soit la nature».
Le chef de l’Etat a, également, affirmé que «la Tunisie n’a pas à recevoir des témoignages de satisfaction de quelque partie étrangère que ce soit, tout comme elle n’est ni une ferme ni un verger comme certains le perçoivent».
Saied a, par ailleurs, mis en garde «contre certains cercles liés à des puissances étrangères qui alimentent les tensions dans plusieurs régions, tout en se réclamant faussement du patriotisme», signalant, en outre, que «le peuple tunisien connaît la vérité et saura faire échec à toutes les tentatives de déstabilisation».
Pour l’activiste et analyste politique Sahbi Khaldi: «Il est inacceptable, tant sur la forme que sur le fond, de recourir à des parties étrangères pour demander des sanctions contre son propre pays. Il s’agit là d’une ingérence manifeste dans les affaires intérieures de la Tunisie».

Cuisine interne…
Cette lettre adressée à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a suscité, également, plusieurs réactions sur les réseaux sociaux et certains activistes ont rejeté ce recours à l’étranger, perçu comme une forme d’ingérence dans les affaires d’un Etat souverain. « Ce qui se passe en Tunisie est notre cuisine interne et nous sommes assez mûrs pour régler nos problèmes nous-mêmes », a indiqué l’activiste Rached Mathlouhi. Et d’ajouter: «Il faut savoir qu’en droit international, le principe de non-intervention ne se limite pas seulement à l’interdiction de la menace ou de l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat (Article 2.4 de la Charte de l’ONU). Le principe de non-intervention dans les affaires intérieures des Etats signifie qu’un Etat ne doit pas intervenir de manière dictatoriale dans les affaires intérieures d’autres Etats. Cela inclut donc les moyens de pression politiques ou économiques, qui peuvent être utilisés par un Etat afin de faire en sorte que les affaires d’un autre Etat se déroulent de la manière qu’il désire, à son profit ou au profit de ses ressortissants».
De son côté, l’activiste Salem Chérif nous a confié: «De quels droits de l’Homme et de quelle liberté d’expression parle-t-on? Pourquoi on garde le silence face aux atrocités commises par l’armée sioniste à l’encontre des Palestiniens de Gaza Pourquoi on interdit aux étudiants de manifester dans les universités européennes et américaines lorsqu’il s’agit de dénoncer les crimes de l’Etat sioniste? A mon sens, il n’est plus un secret pour personne aujourd’hui de comprendre que l’alibi de défense des droits de l’homme n’est qu’un outil pour déstabiliser les pays souverains».

M.B.S.M.

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