Par Wahid SMAOUI
Le championnat plié, enduré dans une durabilité ointe tantôt d’effluves, tantôt de relents, place à dame coupe où chaque tour s’exécute en deux temps trois mouvements sur fond d’envoûtement. Au menu de ces quarts, trois duels, l’un aussi subjuguant que l’autre.
La quatrième empoignade entre l’USBG et EGSG s’étant disputée hier, nous sommes conviés cet après-midi à trois belligérances footballistiques d’autant plus prométhéennes qu’elles mettront aux prises dans des nez-à-nez croisés les six premiers du classement, soit 1/5, 2/4 et 3/6. Chaque compétition ayant toutefois ses particularismes, l’épreuve coupe se gausse volontiers et fait des gorges chaudes de la hiérarchie de mise en championnat. Ce que les antagonismes de tout à l’heure peuvent fort bien nous valoir, à commencer par l’alléchant plateau de Radès où le champion fraîchement intronisé, une EST qui vient de fêter en grande pompe son 34e titre, sera en rude opposition avec la principale révélation du défunt exercice, son pendant du Sud, l’Espérance zarzissienne. Experts en matière de gestion des triomphes, les Sang et Or de Tunis devraient avoir tourné la page « Championnat » et rassemblé au pas de charge toutes leurs forces pour s’employer à développer leur jeu habituel, c’est-à-dire dérouler leur increvable rouleau compresseur jusqu’à avoir raison à l’usure de leur adversaire. Une projection qui risque d’achopper toutefois sur des enclouures que seule dame coupe a le pouvoir de mettre en œuvre. Comme par exemple des réminiscences qui feront sans conteste pousser des ailes aux Akkaras, celles du seul blason qui enjolive leur galerie de trophées, la coupe de Tunisie de 2005, moissonnée justement aux dépens de leur pair tunisois, presque jour pour jour (le 22 mai), sur le score de (2-0), œuvre de Ghariani (64e) et Bouzommita (90’). Outre leur valeur foncière du moment, capable de faire ployer n’importe quel antagoniste bien taillé, allusion à leur redoutable jeu en verticalité que leur a inculqué Anis Boujelbène avant son départ sous d’autres cieux et que Ghazi Ghraïri n’a eu qu’à entretenir et peaufiner. Comme corroboration à la délicatesse de la tâche du champion, l’une des deux seules défaites essuyées tout au long de la saison par l’EST le fut justement face à ces mêmes Zarzissiens.
En quête d’absolution …
Au même titre qu’au «Hamadi Agrebi», d’authentiques morceaux de bravoure devraient gratifier les puristes aussi bien au « Ben Jannet » qu’à l’Olympique de Sousse. Avec un double dénominateur commun, le statut d’ « Africains » pour les hôtes, l’USM ayant décroché la timbale de la LDC et l’ESS celle de la CAF, et celui d’inassouvissables aspirants pour le CA et le ST qui jouent pratiquement leur saison sur ce match. Même si pour les Clubistes, la quatrième place rocambolesquement engrangée peut encore, au prix d’un concours de circonstances favorable, leur offrir un « strapontin » africain. Mais au-delà de tout, il s’agira pour les Clubistes et autres Stadistes de consacrer l’expiation à l’adresse de leurs supporters pour la piètre copie qu’ils ont rendue, les protégés de Bettoni pour le compte de leur calamiteuse fin de saison, ceux de Kanzari d’abord puis Khatoui, pour leur désastreuse phase retour, subséquente à un illusoire titre de champion d’automne. Donc pour les uns et pour les autres, c’est soit s’absoudre et poursuivre l’aventure, soit tomber en disgrâce. Les Bleus et les Etoilés ne sont pas vraiment mieux lotis ou nantis, les premiers ayant niaisement raté le plus grand rendez-vous de leurs 102 ans d’existence avec l’histoire. C’est que leur épilogue de championnat contre l’EST aurait pu être celui du sacre, celui de leur premier titre aux reflets aussi dorés que mordorés. Quant aux Sahéliens, en plein envol et après l’une des plus spectaculaires remontadas au classement de l’histoire de notre football, ils furent abruptement refrénés, dilapidant ingénument une participation en LDC qui leur tendait câlinement les bras. A l’issue de leur revers non seulement dans leurs murs mais contre un adversaire ne courant aucun lièvre, quand bien même il s’appellerait CSS et qui est à féliciter pour son sens de la loyauté, Mohamed Mkacher argua, entre autres prétextes, de la «distraction» de ses joueurs qui avaient l’esprit plutôt obnubilé par ce match de coupe. Un argument vétilleux, sachant qu’une qualification à une LDC vaut tout autant sinon plus qu’un tour de coupe à l’issue, en sus, incertaine. A ses fantassins d’entériner pareille légitimation.
W.S.