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« Beyrouth fantôme », toujours d’actualité

Dans le cadre de son cycle « Regards de Palestine », Cinéclub Cinéfils propose demain à 19h30 aux cinéphiles « Beyrouth fantôme », une œuvre majeure du réalisateur libanais Ghassan Salhab, considéré comme l’une des voix cinématographiques singulières du Moyen-Orient. Les bénéfices de cette séance, comme d’ailleurs toutes les projections programmées dans ce cycle, seront reversées au croissant Rouge en solidarité avec Gaza.

La vie riche d’expériences humaines, Ghassan Salhab est né en 1958 au Sénégal, où il passe ses treize premières années de sa vie avant de partir avec sa famille au Liban, en 1970. Se sentant « étranger », « différent », le jeune Ghassan décide en 1975 de repartir vers l’Afrique et précisément le Sénégal. Lors d’une escale à Paris, il est porté par le mystère de la vile et décide d’y rester sans se couper de son passer, sans couper avec son Liban qu’il visitait régulièrement.

 

Passionné par l’image, par le cinéma, il décide de concrétiser sa passion, occupant tour à tour les fonctions de technicien, assistant, scénariste pour monter en 1998, « Beyrouth fantôme » son premier long-métrage où il raconte cette ville dont il est à la fois si proche et si distant, cette ville qui habite ses pensées sans qu’il l’habite. Et d’ailleurs, cette même approche, cette même thématique d’une ville tiraillée entre la destruction et la construction que développe le réalisateur dans tous ses films qu’ont suivi « Beyrouth fantôme » qui a été déjà à différentes occasions au programme des Journées cinématographiques de Carthage et de « Gabès Cinéma Fen ».  

 

Pour la projection de demain soir, le public découvrira une copie restaurée du film dont la durée est de deux heures. Le réalisateur libanais Ghassan Salhab participera à ce rendez-vous par visioconférence.

 

L’histoire est celle de Khalil qui rentre au Liban après dix ans d’absence, sans qu’il donne de ses nouvelles. Il y a plus de dix ans, lors d’un combat, profitant de la confusion, il s’était fait passer pour mort et avait disparu sous une fausse identité…

 

Nous sommes à la fin des années quatre-vingt. La guerre civile bat son plein. Contrairement à ce qu’il a pensé, il n’est pas le bienvenu de la famille ni encore de ses amis et de ses compagnons de lutte dont les réactions varient entre la colère et le doute, pour plusieurs raisons… De ce retour et de cet accueil se déclenche une réflexion sur la vie, la guerre, la mort, l’identité…

 

Film autobiographique ? Ghassan Salhab le nie toujours, déclarant qu’il s’est inspiré des histoires dont il a été témoin et de ses observations au fil de ses allers- retours entre Beyrouth et Paris.

 

« Écoutant les « acteurs » de ce film en devenir, mais aussi les nombreuses personnes rencontrées…, l’évidence d’un récit, ou plutôt d’une Histoire plurielle s’imposait à moi. Histoire(s) du Liban, me disais-je. Et j’avais failli alors intituler ainsi ce film. Je me disais que si les vainqueurs écrivent l’Histoire, qu’en est-il quand il n’y a que des vaincus (certes de différentes grandeurs) ?

 

Qu’en est-il quand le champ et le hors champ, pour utiliser une des obsessions du cinématographe, se retrouvent tous deux obstinément dans le même hors champ ? » a-t- il déclaré, lors de la projection de son film, lors d’une séance spéciale dans « Marseille International Film Festival » (FIDMarseille) 2023.

 

Il est à noter qu’un débat suivra la projection de ce film et qu’il sera animé par Insaf Machta.

 

Imen ABDERRAHMANI

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