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50.000 postes prévus dans la fonction publique : Où le gouvernement va-t-il trouver 1 milliard de dinars pour rémunérer ses nouveaux employés ?



Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Même si les intentions sont bonnes, les moyens manquent pour réaliser cet objectif prévu dans le projet de loi de finances de 2026 visant à recruter 52.000 employés dans la fonction publique. Comment va procéder le gouvernement pour résoudre ce paradoxe ?


Près de 52.000 affectations sont prévues dans le projet de loi de finances pour l’exercice de l’année 2026. Le même projet porte sur le recrutement de 18.079 fonctionnaires au sein du ministère de l’Education en tant qu’enseignants du primaire et secondaire et d’agents d’encadrement pédagogique et d’orientation pratique en plus de la régularisation des la situation des diplômés de l’École normale supérieure et l’intégration de la promotion de juin 2024 des diplômés de licence appliquée ainsi que le recrutement des titulaires d’un doctorat (promotion 2026).

Le texte pote aussi sur la création au sein du ministère de la Défense nationale de 3.728 postes et 2.695 postes au ministère de l’Intérieur : 2.695 postes sous forme de nouvelles affectations dans les corps de sécurité et diplômés des écoles de formation, de 1.196 au ministère de la Justice, de 1.754 poste au ministère des Finances incluant des institutions comme l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe (IFID), l’Institut d’économie douanière et fiscale (IEDF) et les douanes, ainsi que d’autres recrutements dans les administrations financières, de 4.000 postes au ministère de la Santé en tant que médecins, infirmiers, techniciens et cadres paramédicaux pour couvrir les besoins dans les hôpitaux, de 2.358 au ministère de la Jeunesse et des Sports et la régularisation des enseignants d’éducation physique et nouvelles embauches de 1.196 postes au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en tant que cadres universitaires, administratifs et chercheurs, de 1.155 postes au ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques : 1.155 postes en tant qu’ingénieurs, techniciens et cadres sur le terrain et la régularisation des statuts des ouvriers de chantier avec la création de 12.942 postes.

En chiffres, l’expert en économie et en finance, Mohamed Salah Jennadi, nous apprend que  « la masse salariale de la Tunisie pour le budget 2026 est estimée à 25 267 millions de dinars, soit une augmentation de 3,6 % par rapport à 2025. Cette somme représente environ 40 % des charges budgétaires totales et est censée constituer environ 13,4 % du PIB ».

Comment, alors, le gouvernement va procéder pour financer ces nouveaux recrutements d’autant que l’économie tunisienne n’a pas retrouvé encore sa bonne santé ?

Assainissement et plan social…

Les experts sont divisés concernant l’impact de ces recrutements en masse dans la fonction publique sur les équilibres financiers, « si cette opération est accompagnée d’un plan social visant à assainir la fonction publique et inciter les agents et fonctionnaires de la tranche d’âge 55-60 ans à partir à la retraite, le gouvernement aura une bonne marge de manœuvre pour maintenir les équilibres financiers à leurs niveaux demandés », nous dira l’expert en économie et en finance, Mohamed Salah Jennadi.

Et d’ajouter : « Malheureusement, l’arrêté du Chef du gouvernement, publié dans le Journal officiel de la République tunisienne le mardi 31 décembre 2024, précisant les conditions et les délais de mise en œuvre de ce programme portant sur la retraite anticipée, n’a pas donné les résultats escomptés à cause des obstacles procéduraux et de la lenteur dans l’examen des dossiers.

Une application de ce décret aurait permis au gouvernement de réduire de 100 mille le nombre d’agents et de fonctionnaires dans la fonction publique. Le gouvernement doit, alors, revoir les conditions d'éligibilité, en tenant compte des particularités de chaque secteur et des motivations des salariés Aussi, une meilleure communication sur les avantages et les coûts du programme pourrait encourager davantage de salariés à y adhérer ».


M.B.S.M.

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