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EDITORIAL : Insoutenable et dangereuse partialité

Par Chokri Baccouche
Le martyre de Gaza incarne à lui seul le summum de la barbarie et l’apothéose du cynisme et de la décadence morale. Barbarie de l’entité sioniste qui a donné, plus de dix-neuf mois de guerre durant, la pleine mesure de son indicible cruauté et sa propension naturelle à commettre les pires atrocités contre les populations civiles, au mépris le plus total et absolu du droit international. Cynisme et décadence morale de l’Occident qui prend une part active aux crimes génocidaires en cours, en armant et en soutenant à bras-le-corps, le bourreau sioniste, plus que jamais décidé à décimer les Palestiniens jusqu’au dernier pour s’emparer de leur territoire et en finir une bonne fois pour toutes avec leur cause légitime. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les pays occidentaux, à quelque très rares exceptions près, s’acharnent contre les Palestiniens par Israël interposé. Un acharnement vicieux et pernicieux visant à leur permettre, d’une part, de se dédouaner pour les atrocités passées commises, de triste et sinistre mémoire, notamment dans les camps de concentration d’Auschwitz- Birkenau durant la Seconde guerre mondiale, mais également à rappeler aux pays du Sud global la puissance de leurs armes. L’objectif, inavoué mais clair, recherché à travers cette intimidation guerrière de bas étage étant bien évidemment de persuader ces pays de ne pas tenter le diable si d’aventure ils décideraient de s’émanciper.
De ce qui précède, on peut affirmer sans le moindre risque de se hasarder que les valeurs universelles de liberté et de démocratie qui reviennent comme un leitmotiv dans les discours des dirigeants occidentaux ne sont que foutaise. Des prétextes fallacieux imposés aux autres peuples pour mieux asseoir leur hégémonie. Un monument de mensonges tout juste bon pour berner les crédules et les esprits naïfs. La réalité est beaucoup plus amère en fait, car le monde n’est pas régi par le droit comme on le pensait à tort mais uniquement par les rapports de force. Pour faire plus simple, les puissants imposent aux vulnérables la marche à suivre qu’ils se doivent d’appliquer sans broncher et gare à ceux qui sortent des rangs ou qui s’avisent à remettre en cause d’une manière ou d’une autre les oukases des maitres du monde.
Les pays occidentaux savent pourtant que les attaques du 7 octobre 2023 ne sont pas la cause du conflit comme le prétend la propagande sioniste, bien relayée par les médias occidentaux de droite à la solde des lobbies juifs. Ils sont au fait des tenants et aboutissants de cette tragédie qui perdure depuis plus de 70 ans. Qu’on le veuille ou non, ils auraient pu contribuer à rendre justice aux Palestiniens et réparer les erreurs commises à leur encontre dont ils ont été quelque part les principaux artisans. Faute et lieu de cela, ils continuent à armer sans retenue les jusqu’au-boutistes sionistes dans une fuite en avant unique et inique dans l’histoire qui en dit long sur leurs intentions douteuses. En fait, l’Occident est beaucoup plus qu’un simple complice des crimes de guerre perpétrés par le Premier ministre israélien et sa clique d’extrémistes sanguinaires contre le peuple palestinien. Il est le nerf moteur de cette terrible tragédie car, sans l’appui que lui accordent les gouvernements occidentaux, Benjamin Netanyahu n’est rien. Il est loin d’être en tout cas un foudre de guerre à la tête de l’armée « la plus morale du monde ». Il n’est ni plus ni moins qu’un tyran fanatique et assoiffé de sang, apôtre d’une idéologie raciste et suprémaciste qui s’attaque à des femmes et des enfants sans défense. La résistance héroïque des Palestiniens qui lui tiennent la dragée haute depuis plus de dix-neuf mois de combat, l’a rendu fou de rage au point de le pousser à envisager la Solution finale dans l’espoir hypothétique d’éradiquer comme il le dit ce brave peuple. La dernière trouvaille du Néron du Moyen-Orient qui a dépassé les limites de la bestialité et l’inhumanité est d’affamer ses victimes pour les obliger à abdiquer et accepter le fait accompli. Le recours par Netanyahu à la famine  comme arme de guerre trahit non seulement la nature profonde de cet homme affranchi de tout sentiment humain, mais également et surtout son incapacité à réaliser les sombres objectifs qu’il s’était fixés. Comble de l’absurde et de l’hypocrisie, c’est ce même tyran sanguinaire que les pays occidentaux continuent à soutenir aujourd’hui à bras-le-corps et contre vent et marées pour expier leurs péchés passés qu’ils renouvellent, paradoxalement, sur le dos des Palestiniens. Le monde a beau changer, mais il est malheureux de constater que les mauvais réflexes ont la peau dure. Les pays occidentaux sont pourtant bien placés pour savoir que l’injustice, associée à la brutalité et la force ne mènent à rien si ce n’est qu’elles rendent le monde beaucoup plus instable qu’il ne l’était auparavant. Les horreurs indicibles qui se passent actuellement à Gaza poussent en fait la planète au seuil de l’abime du chaos et de l’incertitude où tout le monde sera finalement perdant. Quand la loi de la jungle est banalisée et acceptée comme elle l’est aujourd’hui, le pire est à craindre. Elle est porteuse de lendemains qui déchantent pour l’ensemble de l’humanité…

C.B

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