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La Chronique de Amna Atallah SOULA: NOTRE MONDE

Par Amna Atallah SOULA
           

En 1945, fut inscrite dans le marbre de l’ONU, la chartre qui prévoit le non-recours à la guerre, sauf exception contrôlée par l’organisation onusienne.

•    Poutine : je ne suis pas un sous homme
Le conseil de sécurité a cessé d’être le garant de la sécurité internationale : il assiste, impuissant, face aux conflits
Armés, qui s’accroissent engendrant des souffrances insoutenables dont on ne peut rien affirmer de l’issue.
•    Erdogan : « Ce Conseil n’est autre aujourd’hui qu’un champ de bataille ou s’affrontent les stratégies politiques de cinq pays seulement »

LE CODE ROMAIN EN VIGUEUR ?
Seuls les Praticiens et les Plébéiens sont citoyens romains privilégiés dans la société comparativement avec les affranchis et les esclaves. Pour finir, il y a l’Occident et le reste du monde ! C’est en grande partie, cet état de fait qui est décrié dans les troubles et les affrontements diffus planétairement.
Vladimir Poutine en bravant cet état d’esprit occidental ne vient-il pas amorcer un regain de l’âme slave ? La situation mondiale actuelle est également fille d’audacieuses modifications des règles internationales du jeu. Par moments, circulent dans les espaces médiatiques de biens curieuses falsifications de l’histoire.
La Moscovie du XIIIe siècle est un vaste territoire. On prête à Poutine de vouloir la rétablir. Les dirigeants russes « veulent imposer leur hégémonie sur l’Ukraine qu’ils considèrent faisant partie de la sphère d’influence naturelle de Moscou ». Et même, cette vision est-elle différente de la doctrine Monroe ? Ne condamne-t-elle pas toute intervention européenne dans les affaires des Amériques ?


IMMORTEL MACHIAVEL
Quand des forces prorusses et pro-occidentales s’opposaient en Ukraine, les ingérences étrangères de tout bord, n’ont fait qu’attiser le feu des affrontements ; à la suite de quoi, l’Ukraine exprima son intention d’adhérer à l’alliance atlantique (0TAN). Au sommet de l’Etat russe, ce revirement est vécu comme une atteinte au droit légitime de le Russie de par le fait que c’est une négation de liens historiques. Comme « il y a deux manières de combattre : l’une avec les lois, l’autre avec la force ; la première est propre aux hommes, la seconde est celle des bêtes ; mais comme la première, très souvent, ne suffit pas il convient de recourir à la seconde », disait Nicolas Machiavel.
Poutine associe cette division politique à l’affaiblissement de la puissance de son pays. Il décide sans attendre, de renverser le gouvernement de Kiev. Car ce revirement et l’évident rapprochement du régime ukrainien de l’Ouest, constituent une ligne rouge.
  

Pour Poutine, la sécurité de la Russie est menacée et les millions de personnes du Donbass qui subissent un « génocide » risquent de perdre leur seul recours en même temps que leur droit de disposer d’eux- mêmes. Avec « l’aval du Conseil de sécurité », il mène une intervention militaire. Pour éviter de reproduire ‘’l’erreur’’ du pacte germano-soviétique, stipulant la non-agression mutuelle, il déclenche, sa guerre contre les ‘’néonazi à Kiev’’ et s’oppose, sans ombrage, ‘’aux menaces fondamentales’’ que font peser les pays de l’Alliance sur la Russie à travers la progression des infrastructures et l’élargissement de l’OTAN. Vladimir Fédorovki, ancien diplomate soviétique et écrivain russo-ukrainien, commente par : « le brin de racisme occidental est à l’origine de ces tensions civilisationnelles entre l’Occident arrogant et Poutine qui tient la tête… ». D’ailleurs, ce dernier ne s’en cache pas et déclare ouvertement, que sa riposte aux agressions sera « immédiate et entrainera des conséquences jamais connues… »


L’air du temps est aux roulements de tambours
Les réactions occidentales ne se sont pas faites attendre : le contrat de confiance international des N.U., selon les pays de l’Alliance atlantique, est clairement transgressé par les agissements de la Russie. Ceux-ci dépassent même la notion de légitime défense, oubliant que les puissances occidentales avaient été les premières à imposer le droit à la guerre. Plus encore, suite aux menaces proférées par le Président russe, les médias occidentaux se mettent de concert pour brandir l’épouvantail d’une guerre nucléaire, que Poutine soit « réellement en train de raviver ». Les renseignements danois prévoient même l’augmentation des pressions sur les pays de l’OTAN : « la Russie est plus forte que prévu ». C’est dire que le ridicule tue; the Daily Digest s’inquiète de l’imminence d’une troisième guerre : l’Allemagne et la Grande Bretagne s’y préparent en appelant à la constitution et à la mobilisation de nombreux réservistes ainsi que l’augmentation des productions industrielles militaires. Autrement dit, l’accélération de l’armement au niveau planétaire.


Changement du monde sous nos yeux ?
 C’est ce qui semble nous unir au-delà des continents. Le dernier questionnement est celui des pays baltes, bien que leur approvisionnement en pétrole et en gaz demeure dépendant de la Russie, ils avaient opté en 2004 pour une politique euro-atlantique et subissent au jour d’aujourd’hui, une économie en mode de guerre.
D’autres questionnements, cette fois sur l’organisation européenne, et ça vient de son intérieur même, le philosophe français Michel Onfray se révolte et dit « il faut faire barrière aux poulets toxiques ukrainiens qui nous refilent des cancers…La formidable Ukraine qu’il faut aider…fait crever les paysans français, toute notre misère vient de la priorité internationale ». Pour Onfray la question de l’Europe pose problème.
L’écrivain et ancien dissident politique, Vladimir Bukowski, s’indigne lui aussi et s’interroge comment « après avoir enterré l’URSS, on construit l’Union européenne, tout à fait semblable ». Et ce, suite au document bruxellois confidentiel, ébruité par le Financial Times, sur le plan d’attaque contre l’économie hongroise.
Ainsi, les appels, pour que soient déraillés les efforts de l’Europe au vu des considérations d’intérêts vitaux nationaux, se font de plus en plus entendre. Les raisons de la priorité internationale, le vécu des peuples est en train de la désagréger. La légitimité de gérer le monde « c’est terminé, c’est fini », c’est ce qui se dit en Europe. Ce qui se déroule singulièrement, sous nos yeux, une accélération de l’armement mondial d’un côté et de l’autre, concomitante à un réel désir d’un multilatéralisme et en finir avec la polarisation. Dopé par une conflagration des tensions dans les quatre coins de la planète, il émerge une recomposition géopolitique certaine. Pour le russo-ukrainien qu’est Férodovki « la Russie regarde l’avenir, celui du grand sud :la nouvelle ligne géostratégique ! ». 

 
A. A. S.    

 

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