Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
10890 pèlerins tunisiens feront le déplacement cette année à la Mecque et avec toute une logistique de nature à leur permettre de s’acquitter de ce rituel. Que prévoit alors le ministère des Affaires religieuses pour éviter les problèmes survenus lors de l’année dernière ?
Intervenant au micro de radio Mosaïque fm, le directeur du Hajj et de la Omra au ministère des Affaires religieuses, Kamel Azzouz, est revenu sur la saison du pèlerinage 2025. On apprend de fait que la Tunisie bénéficie cette année d’un quota de 10.890 pèlerins. Le plus âgé a 92 ans, tandis que le plus jeune en a 23. Revenant, par ailleurs, sur la hausse des coûts du pèlerinage, Azzouz a indiqué qu’elle sera de +3,6 %, portant le prix à 20.700 dinars par personne. Il a expliqué, également, que les hôtels choisis cette année sont situés près de la mosquée Al-Harâm, le sanctuaire de la Kaaba. A noter que le premier vol en direction des lieux saints est programmé pour le 18 mai 2025.
Les Tunisiens gardent toujours cependant en mémoire les douloureux incidents survenus lors de la saison du pèlerinage 2024. Une saison qui aurait fait plus de 550 morts, principalement du fait d’une chaleur extrême dont notamment le décès de 35 pèlerins tunisiens et la disparition de dizaines d’autres qui avaient provoqué la polémique, mettant en cause la gestion de l’événement par les services du ministère des Affaires religieuses.
A l’époque, le correspondant du magazine Jeune Afrique avait, en effet, écrit : « Pour les Tunisiens, rien ne s’est passé comme prévu. Les bus auraient quitté Arafat sans accompagnateur et sans aucun encadrement. Et à l’approche de Muzdalifah, les pèlerins, à moitié endormis et sans repères, auraient été débarqués au milieu de la nuit, loin de tout point de ralliement. Il faisait 57 degrés, des températures exceptionnelles qui ont impacté des individus souvent âgés et porteurs de maladies chroniques nécessitant un suivi, en particulier dans ces conditions extrêmes».
Défis et enjeux ...
Pendant que les autorités religieuses tunisiennes insistent sur la nécessité d’une organisation rigoureuse afin d’assurer le bon déroulement du Hajj et d’éviter les désagréments rencontrés lors de la précédente saison, les pèlerins et leurs proches espèrent que s’acquitter de ce rituel ne tournera pas au cauchemar. A cet effet, Habib Zerwali, guide de pèlerins depuis trois décennies, nous a confié : «Les incidents survenus lors de la saison dernière doivent servir de leçon pour notre ministère des Affaires religieuses afin de mettre en place la logistique nécessaire et prévoir le nombre suffisant d’accompagnateurs d’autant que la météo prévoit cette année des hausses records des températures. Il faut également prévoir un nombre suffisant de médecins et d’infirmiers ainsi que des urgentistes afin de mieux prendre en charge nos pèlerins ».
Dès lors, les ministres de la Santé et des Affaires religieuses ont pris une série de décisions visant à renforcer les préparatifs de la prochaine saison du hadj, selon un communiqué publié par le ministère de la Santé. Les ministères de la santé et des Affaires religieuses multiplient, depuis des semaines, les séances de travail conjointes pour évaluer la mission du hadj 2024 et examiner les mesures nécessaires pour assurer la réussite de la prochaine saison du hadj 2025. Il a été décidé également de doter la mission officielle de quantités suffisantes de médicaments et de matériel médical nécessaires afin de fournir des soins de santé rapides et efficaces.
Une cellule comprenant des représentants de toutes les parties intervenantes ont été mises en place et ce dans le but de collecter et d’actualiser rapidement les informations et de fournir des données précises sur le déroulement du hadj, outre l’affectation d’un porte-parole officiel au bureau des affaires des pèlerins tunisiens pour fournir les informations nécessaires et faciliter la communication avec les médias. Une formation spécialisée sera dispensée aux guides religieux accompagnant les pèlerins dans le domaine des premiers secours afin d’assurer une intervention rapide dans les situations d’urgence, outre la mise en place d’un système numérique comprenant les données personnelles et sanitaires des pèlerins, qui sera utilisé aux Lieux Saints afin d’améliorer le suivi sanitaire.
M.B.S.M.