Par Imen Abderrahmani
La clôture de cette 3ème journée du « Point Doc 2025 » sera avec la projection du film « Casablanca » de Adriano Valerio. Film sur le pouvoir de l’amour et sur la souffrance des sans papier.
La nouvelle édition du « Point Doc » tire aujourd’hui à sa fin après deux journées bien rythmées de débats et où la question écologique et les possibilités de coopération ont été au cœur de plusieurs débats et de rencontres entre les professionnels.
Quelles sont les constructions et les déconstructions de l’image à l’ère contemporaine ? tel est le thème débat sur l’agenda de cette journée de clôture. Prévu entre 10h00 et 11h30, le débat qui sera modéré par Nahla Zid, sera marqué par les interventions de Mohamed Naceur Sardi, Nolwenn Tréhondart et Ahmed Shawky.
Jetant son ombre sur les productions cinématographiques et sur les possibilités de coopération, de programmation et même sur la mobilité des artistes, l’actualité politique et ces conflits et guerres qui déchirent le monde et également la non-stabilité politique que vivent de nombreux pays dans le monde sera le thème d’une 2ème rencontre annoncée, à partir de midi, toujours à la Cité de la culture. « Ondes de chocs géopolitiques : quel avenir pour le documentaire ? » tel est le thème de ce débat qui verra la participation du cinéaste tunisien engagé Ridha Tlili dont les films abordent la question de la marge et explore le quotidien de nombreux Tunisiens qui vivent dans des zones défavorisées et du l’écrivain et critique culturel spécialisé en cinéma, le Palestinien Saleem Elbik. Une master-class portant sur le documentaire et la prise de conscience est au menu de cette journée qui se clôture par « Casablanca » de Adriano Valerio.
Italie, l’amour impossible
Entre documentaire et fiction, ce film s’inscrit dans la continuité avec le film « Mon amour, mon ami », un court-métrage de 15mn, qui met en scène ces deux mêmes personnages Fouad et Daniela. « Casablanca » est ainsi la version développée de l’un des films marquants dans la filmographie de ce cinéaste italien.
Diplômé de Jurisprudence à l’Université nationale de Milan, avec une thèse « Crime d’état et outrage religieux dans le cinéma italien », Adriano Valerio qui s’est tourné vers le cinéma, poursuivant ses études à l’Ecole Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation (EICAR) et collaborant avec plusieurs institutions a à son actif nombreuses consécrations. Il est lauréat du prix David David de Donatello (2014) et du Prix Spécial du Nastro d’Argento (2014), et également il a eu la Mention Spéciale au Festival de Cannes (2013) pour son court-métrage « Son court-métrage 37°4S ». Il a obtenu une Mention Spéciale au Festival de Venise (2016) pour son court-métrage Son dernier court-métrage « Agosto ». Son premier long-métrage Banat a été présenté à la Semaine de la Critique et au Festival de Venise (2016) et nominé aux David de Donatello en tant que Meilleur Réalisateur Émergent.
Pour « Casablanca », le réalisateur dresse une cartographie des visages et des cultures entre Fouad, immigré marocain, fils d’un imam d’un quartier populaire de Casablanca, en Italie depuis dix ans, sans papier, en attente d’une prise en charge médicale et Daniela, une ancienne toxicomane. Tombant amoureux l’un de l’autre, menant ensemble leur chemin, essayant chacun de sa part de panser les blessures de l’autre, cette histoire d’amour affronte aujourd’hui une grande épreuve. Encore sans papiers, malgré son mariage avec Daniela, Fouad se sent isolé, esseulé, ne cessant de poser la question : que doit-il faire ? Rester en Italie ou rentrer à Casablanca ?
Le film est à découvrir à partir à 19h00, toujours à la Cité de la culture. Un débat suivra la projection.
I.A.