Pour la quatrième soirée du Festival international de Carthage, la star tunisienne Latifa a chanté devant un théâtre archicomble, lors de cette date ô combien symbolique, celle de la République.
Le concert a été transmis en direct sur la chaine de télévision nationale « Watania » et a été marqué par la présence de la ministre des Affaires culturelles Amina Serarfi.
Pour ce concert et ce rendez-vous spécial à une date emblématiques dans l’histoire du pays, Latifa a alterné chansons d’amour et chansons patriotiques, en privilégiant le dialecte tunisien.
Sous la baguette de Youssef Belheni, la soirée a démarré par « El houma el arbi », une ode à la médina tunisienne avec une chorégraphie en tenues traditionnelles conçue par Sihem Belkhoudja.
Le programme s’est poursuivi avec « Ye Sidi messi alina », un tube sorti il y a 22 ans, comme l’a indiqué Latifa, puis « Bel arabi ».
Entre les titres, la star s’est adressée en continu au public pour partager ses émotions, des anecdotes et surtout souligner le contexte particulier de cette soirée sous le signe de l’amour du pays. « Nhebek », une chanson patriotique, a été interprétée avec Latifa et les danseurs portant le drapeau tunisien.
Une pensée spéciale à la Palestine a figuré dans la chorégraphie avec le drapeau Palestinien porté par la chanteuse elle-même qui a clôturé sa performance avec une prière pour ce peuple en détresse.
Une chanson sur l’exil « Yally mrawah » sortie il y a deux mois a évoqué le thème de l’immigration clandestine, illustrée avec la chorégraphie d’un danseur en bouée.
Latifa a été à l’écoute des propositions du public pour le programme du concert. Bien qu’elle vienne de sortir son nouvel album « Albi rteh » en 2025, elle est revenue à des titres plus anciens qui ont été réclamés par les spectateurs. Ainsi, « Lama yguibo sirtak », « Ya layali », « Baheb f gharamek », «Hobbak Hadi », « Inchallah » et d’autres chansons bien célèbres de son répertoire ont été reprises en chœur par le public et suivies d’applaudissements et de youyous.
Parmi les chansons de son dernier album paru au cours de ce mois, « Sorry », un titre léger et dansant a été interprété sur scène pour la première fois.
La soirée a été clôturée avec « Ahimou bi Tounes l Khadhraa ».
De nombreux spectateurs ont ramené des drapeaux et les ont remués en chantant haut et fort ce tube emblématique de Latifa. Vêtus de blanc, les danseurs brandissaient fièrement les drapeaux tunisiens, tandis qu’en arrière-plan, le drapeau national flottait sur l’écran géant.
Lors de la conférence de presse, Latifa a indiqué que ce spectacle a nécessité deux mois de préparation. C’est un show musical qui sera exporté pour une tournée en Europe et dans de nombreux pays arabes avec la même chorégraphie. Concernant ses chansons engagées, elle a répondu qu’on ne peut pas vivre à l’écart des maux du monde. Latifa a également souligné l’importance de suivre les tendances musicales en y apportant sa propre touche.