Par Imen ABDERRAHMANI
Suffoquant de la pollution, Gabès, ce petit paradis sur terre qui suffoque jour après jour, ouvrira ses portes généreusement du 31 mai au 3 juin pour la 6e édition du Festival international de cinéma environnemental. Un nouveau cri pour sauver le paradis perdu!
Les initiatives artistiques et écologiques se multiplient à Gabès, appuyant les campagnes de dénonciation de la pollution menées par la société civile. A l’initiative de Gabès Cinéma Fen qui programme des projections au cœur de l’oasis, s’ajoute ce festival dédié essentiellement au cinéma environnemental. Manifestation qui souffle cette année sa 6è bougie et qui se tient avec en toile de fond la récente manifestation du 23 mai menée par un certain nombre d’habitants, d’activistes de la société civile et de groupes sportifs, au cours de laquelle ils ont dénoncé la détérioration de la situation environnementale dans la région.
Le festival qui se tient avec l’appui du ministère des Affaires culturelles vient également tirer la sonnette d’alarme pour résoudre ce problème qui pèse lourdement sur Gabès, semant la mort dans chaque coin, menaçant la vie humaine comme la faune et la flore.
Au total : 17 films seront projetés par les 59 candidatures. La Tunisie y est avec trois films. Pour le reste de la sélection, les films proviennent des pays suivants : Algérie (1), Allemagne (1), Bangladesh (1), France (1), Irak (1), Iran (1), Grèce (1), Libye (1), Maroc (2), Oman (2), Tunisie (3), Turquie (1) et Yémen (1) et qui constituent une belle occasion pour une meilleure prise de conscience de tant de problèmes environnementaux qui menacent de nombreuses régions et villes du monde. Le festival sera également une occasion pour lever la voix, appelant les autorités tunisiennes à préserver Gabès, «unique oasis littorale de la Méditerranée et l’un des derniers exemples d’oasis de ce type dans le monde. Elle constitue aussi un refuge pour une faune riche en petits mammifères, reptiles, mollusques et insectes, et pour une faune associée, peu connue encore, composée pour l’essentiel d’oiseaux transsahariens, migrateurs et hivernants d’intérêt international », selon le site de l’UNESCO.
Au programme
Le coup d’envoi de la programmation sera avec « Closure » de la cinéaste jordanienne Mona Abu Samra.
Projeté lors de la rétrospective au cinéma jordanien, organisée dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2024, le film raconte l’histoire d’une jeune géologue qui se retrouve bloquée, perdue, dans le désert après des pluies soudaines causées par le changement climatique. Seule après la mort de ses collègues, elle doit trouver son chemin et avant tout survivre.
Il est à noter ainsi que la Jordanie est l’invitée d’honneur de cette 6è édition et que toutes les projections et les rencontres annoncées auront lieu au complexe culturel de la ville de Gabès. Ainsi, outre les projections, le festival propose une série de master-class et de conférences portant sur quelques aspects artistiques du cinéma.
Le réalisateur et producteur Saleh Jday et l’actrice et poétesse d’origine grecque Hélène Catzaras seront à l’honneur pour l’ensemble de leurs œuvres artistiques.
Et comme il s’agit d’un festival dédié à l’environnement et engagé écologiquement, des ateliers de création de marionnettes à partir des matériaux recyclés sont programmés, incitant jeunes et également pédagogues et animateurs de clubs à opter pour le recycl’art. Cette programmation parallèle sera organisée en partenariat avec le Centre national des arts de la marionnette qui propose à l’occasion quelques spectacles, au grand bonheur des mômes qui viennent d’achever les examens et qui s’apprêtent à accueillir les vacances à cœur joie.
I.A.