Par Imen Abderrahmani
Testour, cette ville andalouse, à l’histoire riche, située à 80 km de la capitale, poursuit sa mission de sauvegarde de l’héritage musical tunisien. Son festival du malouf qui soufflera dans quelques jours sa 59è édition en témoigne.
Il est l’un des rares festivals tunisiens spécialisés. Comme le Festival international de musique symphonique d’El Jem, le Festival international du malouf et de la musique traditionnelle arabe de Testour se veut l’une des rares destinations des artistes qui ont choisi d’explorer la mémoire et de préserver ce genre musical arabo-andalou, ce trésor aux racines profondes et à l’histoire riche.
Organisé annuellement, chaque été, le festival international du malouf et de la musique traditionnelle arabe à Testour est axé sur deux volets. Le premier compétitif, pédagogique, destiné aux jeunes musiciens et aux troupes et il vise à assurer la relève en créant une nouvelle génération des chanteurs et des musiciens qui connaissent bien les différentes noubas et les modes (maqamat) et qui sont prêts pour monter sur scène et lever leurs voix interprétant « Chouchana », « Alifya Soltani » ou encore « Yala Qawmi Dhayaouni" et d’autres perles du répertoire tunisien.
Quant au 2è, il repose sur une série de concerts assurés par des artistes tunisiens et maghrébins, notamment libyens et algériens, qui ont brillé dans l’interprétation de ce genre musical spécial.
L’édition 2025 de ce festival bien ancré dans la scène artistique nationale ne déroge pas à la règle. Organisé du 21 au 30 juillet 2025, le festival continue sa mission de préservation et de transmission de ce précieux héritage musical.
Avec comme slogan « Ya zaman el wasl »- qui rappelle l’un des plus célèbres mouachah arabes, écrit par le médecin, poète, philosophe et l’un des grands savants ayant marqué l’histoire de l'Andalousie musulmane, Lissan Eddine Ibn Al Khatib (1313- 1374), et chanté par Fayrouz, l’édition 2025 a été conçue, proposant un programme fidèle à l’âme du malouf et à l’identité de ce festival qui a réussi à résister contre vents et marées, défiant le manque des moyens financiers et tournant le dos à ces festivals « tendance » qui se ressemblent partout, avec comme priorité le souci commercial et non jamais culturel.
Le programme offre à voir et à écouter surtout, cette année, de nombreux talentueux artistes tunisiens connus, primo, par leurs performances vocales et leurs connaissances profondes du malouf et, secundo, qui jouissent d’une popularité et d’une notoriété auprès du public. Parmi ces noms, nous citons Zied Gharsa qui ouvrira le bal demain, Mohamed Ali Chebil, Dorsaf Hamdani, MehreziaTouil, Sofiène Zaydi et l’artiste montant Nadhir Bawab.
Seule participation étrangère, il s’agit de la Troupe Al Maqam du malouf et des maouchahat qui vient directement de la Libye.
Presque soixante ans depuis la création de ce festival gardien d’une partie de la mémoire musicale, les autorités culturelles sont aujourd’hui invitées à investir davantage dans ce rendez-vous musical qui préserve la mémoire de l’oubli et de toutes les formes de défiguration, de penser à documenter cette manifestation…
A bon entendeur …!
I.A.
Le programme
- Le 21 juillet : Zied Gharsa
- Le 22 juillet : Concert de la Rachidia de Sousse/ Concours du malouf (jeunes talents)
- Le 23 juillet : Spectacle des Cheikhs du malouf de Testour
- Le 24 juillet : Meherzia Touil
- Le 25 juillet : Mohamed Ali Chebil
- Le 26 juillet : Deuxième journée de concours du malouf/ Concert du Club Abdelaziz Jemil de La Marsa et du Jouq de Sousse du malouf
- Le 27 juillet : La troupe Al Maqam du malouf et des mouchahat (Libye)
- Le 28 juillet : SofièneZaydi
- Le 29 juillet : NadhirBawab
- Le 30 juillet : DorsafHamdani